Le Nissan Qashqai ne manque pas de personnalité

Du beau monde

Prolonger une « success-story » n’est pas une chose aisée dans un segment plébiscité par les acheteurs (deuxième segment derrière celui des citadines) et donc par la majorité des constructeurs.

Pour résister à cette concurrence féroce (3008, Tiguan, Formentor, Jeep Compas, Tucson, etc), faire peau neuve était devenue indispensable. Nouvelle plateforme inédite dans l’alliance Renault Nissan, qualité revue à la hausse, gamme moteur électrifié, équipement à la page, cette version 3 est calibrée pour remettre l’église au centre du village !

Ligne dynamique

Rien de commun avec son devancier, hormis la silhouette haut perchée. Sans retoucher à ses proportions, les designers londoniens ont dynamisé la ligne, en travaillant les feux avant de part et d’autre d’une grande calandre en V, en s’appuyant sur un pavillon flottant et en abusant d’angles et de muscles saillants.

Grâce à ces coups de crayon, l’ensemble est incontestablement plus expressif et plus flatteur, d’où cette impression visuelle qu’il a beaucoup grandi alors que ses dimensions ne grimpent que de +3 cm en longueur (4,43 m) et en largeur (1,84 m).
Lignes plus tendues, arêtes vives et signature lumineuse à LED confèrent à ce Qashqai un style plus attractif qu’auparavant, sans pour autant renier son identité. Et puis, une fois à bord, les plus grands apprécieront, l’empattement majoré (2,67 m) qui accroît l’espace aux jambes et permet au volume de coffre de gagner 74 litres, atteignant ainsi 504 litres.

Un moteur, deux niveaux de puissance

Ce châssis, tout nouveau, permet de gagner 60 kg à équipement équivalent par rapport au modèle actuel qui servent en partie à compenser le surpoids lié à la micro-hybridation 12 V, désormais d’office sur l’unique moteur 4 cylindres 1,3 turbo essence déjà connu au sein de l’Alliance (Renault Mégane, Kadjar, précédent Qashqai) à deux niveaux de puissance : 140 ch avec une boîte de vitesses mécanique à six rapports ou 158 ch avec une transmission Xtronic type CVT spécialement développée pour l’économie.

Une autre motorisation “ePower” inédite sera proposée, avec l’association d’un moteur électrique et d’un moteur thermique 1.5 assurant le rôle de générateur (n’entraînant pas les roues) pour une puissance de 190 ch au premier trimestre 2022.

Hybridation légère

Quasiment imperceptible à l’usage, mis à part une certaine inertie au redémarrage, l’hybridation légère qui se résume à un alterno-démarreur associé à une batterie 12V ne pénalise pas les qualités de ce moteur alors que les 4 g/km de CO2 économisés n’empêchent pas le Qashqai Mild Hybrid 140 ch de souffrir d’un malus (230 à 330 € selon les options). Quant à son appétit, il avoisine les 7 l/100 sans effort particulier en raison de l’étagement de la boîte, trop long. Bien évidemment, ce côté poussif à la relance n’est pas d’actualité sur la version dotée de la boîte auto Xtronic (158 ch).

Pas de grand frisson à prévoir concernant ses qualités dynamiques. La direction plutôt précise commande un train avant assez tranchant pendant que les mouvements de caisse sont contenus sans excès de fermeté. Disons que l’on a un caractère en accord avec les motorisations.

Pragmatique

Quant à l’habitacle, il concentre au moins autant de progrès que l’enveloppe extérieure. Toutefois, en SUV pragmatique, le Nissan n’a pas succombé au tout tactile et conserve de vraies commandes de climatisation et des boutons physiques sur le volant. Connu pour l’abondance de son équipement, sa réputation est conservée avec un système de conduite semi-autonome ProPilot intégrant désormais la lecture des panneaux et les informations du GPS pour ajuster la vitesse.

Avec ce troisième opus, à la gamme de motorisations ultra-réduite (plus de diesel), Le Nissan Qashqai aux Qualités routières, au sens de l’accueil et au bagage technologique au beau fixe devrait pouvoir poursuivre sur la lancée du devancier.

Christian Chéron