L’Arkana E-Tech 145, le nouveau souffle de la gamme Renault

Le principe du SUV qui se prend pour un coupé, développé avec beaucoup d’efficacité par les marques allemandes, aucun constructeur généraliste ne l’avait vraiment abordé. Que ce soit Renault qui ait pris le problème à bras-le-corps n’est pas vraiment une surprise puisque l’Arkana est disponible depuis 2019 en Russie (plateforme de Dacia Duster) et 2020 en Corée-du-Sud, sous le nom « Samsung XM3 », une marque du groupe au Losange.

C’est cette version reposant sur la plate-forme moderne CMF-B de l’alliance Renault-Nissan que l’on retrouve aujourd’hui dans l’hexagone avec quelques légères modifications pour satisfaire à la clientèle européenne. Ou comment adapter dans son intégralité ce nouveau genre automobile à un produit moins cher !

Hybride plébiscité

Après être arrivé dans un premier temps avec une motorisation essence micro-hybridée (TCe 140 EDC et TCe 160 EDC), le voilà en concession en version hybride. Plébiscité par les clients à l’ouverture des commandes dans cette dernière configuration E-Tech 145 ch, l’Arkana est au regard de la législation actuelle (interdiction du diesel dans les agglomérations et incitations fiscales) le modèle en devenir de la marque.

Cette motorisation full hybride 145 qui anime le dernier Captur E-Tech, autrement dit non rechargeable, est constituée d’un moteur essence atmosphérique 1.6 de 94 ch (réservoir de 50 litres), épaulé par un bloc électrique de 48 ch et un alterno-démarreur de 15 ch servant à piloter la partie thermique, récupérer de l’énergie et ajouter un surplus de puissance. Tout ceci est alimenté par une batterie lithium-ion 230 V d’une capacité énergétique de 1,2 kWh qui reçoit l’énergie du freinage régénératif alors que la puissance maximale cumulée atteint 143 ch, transmis aux roues avant par le biais d’une innovante boîte de vitesses « maison ».

Récupérer l’énergie

Au démarrage, le SUV de Renault démarre en électrique. Selon le constructeur, jusqu’à 80 % du temps de roulage en ville s’effectue dans ce mode. Et cela est vrai. Lors de cette phase d’évolution (et sous 70 km/h), c’est le silence de fonctionnement qui se fait remarquer ainsi qu’une consommation et des émissions réduites à la portion congrue. Afin de profiter au maximum de cette énergie gratuite (autonomie de trois à cinq kilomètres environ), il est vraiment recommandé de régler la récupération d’énergie au lever de pied sur deux réglages (mode D ou mode B).

Hors des villes, le moteur électrique épaule le 4 cylindres pour fournir des accélérations amplement suffisantes au quotidien, les transitions restant transparentes, et sans à-coup. Doubler sur une route secondaire ou sur autoroute n’est pas un problème.

On retient surtout de cette expérience, la conduite souple et les performances suffisantes pour faire face à toutes les conditions de route. Et puis, lorsqu’il est réellement sollicité, le moteur essence laisse exprimer toute sa modeste sportivité. Au terme de l’essai réalisé sur un parcours de 100 km composé en majorité de routes de campagne et de petits villages, notre consommation était de 5,8 l/100 km sans vraiment prêter attention à notre niveau d’éco-conduite. Un chiffre intéressant pour qui roule principalement en milieux urbains et périurbains, puisque le surcoût de l’hybridation est contenu à 1 500 €.

Facile et rassurante

Au-delà de cela, l’Arkana assure aussi côté prestations routières. Un peu ferme à basse vitesse histoire que son toucher de route soit en adéquation avec sa ligne, l’engin s’avère sécurisant, stable et précis. Un compromis assez juste. Une réelle conduite sportive n’est d’ailleurs pas à l’ordre du jour, même si son dynamisme a de quoi séduire, sachant que l’esprit général est plutôt familial. L’Arkana est une voiture facile à prendre en main et rassurante tant ses aides à la conduite sont nombreuses.

Avec sa ligne de coupé et son profil allongé (4,57 m), il s’impose par le style sans y perdre sur l’espace. Bâti sur une plate-forme du segment inférieur, en l’occurrence celle du Captur allongé de 34 cm, l’Arkana ne passe pas inaperçu, avec son hayon fuyant tout en conservant une garde au sol de 200 mm.

Pour se démarquer d’une concurrence rude et attirer l’œil d’une clientèle plus jeune, la rupture avec les coups de crayon précédents est plus que palpable. Et contrairement à l’idée reçue qu’un SUV coupé privilégie l’esthétique au pratique où l’espace au profit d’une ligne plus sportive, l’Arkana assure un espace aux jambes important, une garde au toit suffisante et un coffre sur double fond de 480 litres.

Le mariage entre la motorisation E-Tech 145 et l’Arkana est une réussite. Avec sa dotation complète, son look affirmé avec un profil de coupé, le rapport prix/équipements de ce haut de gamme (RS Line) se place parmi les meilleurs du segment.

Christian Chéron