Automobile : PSA-Rennes ne se limitera plus au haut de gamme

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Publié le: 08/10/2010 - Mis à jour le: 07/09/2023
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Philippe Varin, 58 ans, PDG du groupe PEUGEOT-CITROEN. Claude Stéfan

Le PDG du groupe Peugeot Citroën visite aujourd'hui l'usine rennaise. Pas d'annonces prévues,mais il fixe de nouvelles missions. En attendant de nouveaux véhicules à partir de 2013. Entretien

Vous visitez ce jeudi l'usine PSA de Rennes. Pour annoncerde bonnes nouvelles ?


Je suis d'abord à Rennes pour le lancement industriel de la Peugeot 508, qui symbolise bien les ambitions du groupe : à la fois coller aux attentes du client, qui veut des belles voitures, vertueuses au plan écologique avec les services associés, et participer au développement international. La Peugeot 508 sera lancée à Wuhan, en Chine, six mois après Rennes. À l'horizon 2012, on espère en fabriquer 200 000 par an entre les deux sites. La 508 sera commercialisée en février 2011 à partir de 22 900 €.


Poursuivez-vous la fabrication de la C6 et sera-t-elle remplacée ?

La CITROEN C6 est le haut de gamme de Citroën et nous poursuivons sa fabrication à Rennes. Parler de son remplacement est prématuré.


L'usine de Rennes a une totale dépendance aux C5 et 508 ? Allez-vous y assembler d'autres modèles ?

Rennes a réussi un fantastique travail d'adaptation ces deux dernières années. Le site a des compétences exceptionnelles sur les véhicules haut de gamme. L'avenir doit se jouer en cohérence avec ces compétences. Je viens témoigner de l'importance de Rennes dans notre dispositif, indiquer le cap du futur en balisant les moyens mis en oeuvre. Cela implique l'assemblage de nouveaux véhicules, comme la 508. Par ailleurs, le groupe ayant décidé d'investir dans une nouvelle plateforme pour ses voitures de moyenne et haut de gamme, Rennes en bénéficiera, ce qui confirme sa vocation à produire les véhicules « Premium » du groupe.


Comment pourrait évoluer votre outil de production en France ?

C'est une question clé. Plus de la moitié de nos employés sont en France, dont 17 000 chercheurs. La moitié de nos modèles y sont produits, ainsi que 85 % des moteurs. Aujourd'hui, l'excellence de notre offre produits et les gros efforts de productivité permettent de compenser la baisse du marché européen. Ce qui m'inquiète, c'est que, en France, l'environnement sur le coût du travail n'est pas favorable au développement industriel. C'est même l'inverse si l'on regarde notre dérive par rapport à l'Allemagne.

Le gouvernement a pris des décisions positives : le prêt bancaire aux deux constructeurs, la prime à la casse, le bonus-malus. Mais la question centrale du coût du travail et des charges sociales doit être traitée. Depuis huit ans, le coût salarial horaire dans l'industrie automobile allemande a augmenté de 19 %, celui de la France de 31 %. La production allemande est constante depuis dix ans à cinq millions de voitures. En France on a chuté de près de 40 % à 1,8 million. Cherchez l'erreur ! La bonne nouvelle c'est que le président de la République s'est engagé au Mondial de l'Auto à avancer sur le rapprochement des fiscalités franco-allemandes.

Recueilli par Paul BUREL, Ouest-France