Automobile : fiable, le système détection piéton ?

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Publié le: 08/10/2010 - Mis à jour le: 07/09/2023
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14 % des morts sur la route sont des piétons. Que la voiture les « voie » serait une bonne chose. Ouest-France

Au Mondial de Paris, Volvo sort un système qui permet d'éviter le choc avec ceux qui marchent en ville.

Comment ça marche ?


Un radar fonctionne en continu pour repérer tout obstacle situé sur la trajectoire de l'auto. Il est épaulé par une caméra. Elle transmet les images de la route à une centrale électronique qui, elle, en fonction des contours de l'obstacle, évalue s'il s'agit ou non d'une silhouette humaine. Le système peut détecter les personnes à partir de 80 cm de haut, c'est-à-dire les enfants à partir de 2 ans. Et l'électronique est suffisamment élaborée pour identifier correctement des personnes fixes ou mobiles, et de corpulences tout à fait variées.


Comment le conducteur est-il informé de son activation ?

Le conducteur est d'abord averti par des signaux sonores accompagnés d'une alerte visuelle. Simultanément, le circuit de freinage monte en pression. Si le conducteur ne réagit pas et que l'électronique estime que la collision devient inévitable, le freinage d'urgence est déclenché automatiquement. Et à pleine puissance.


Dans quelle tranche de vitesse est-il actif ?

La « détection piéton » est en alerte jusqu'à 80 km/h. Simplement, suivant la vitesse, son effet ne sera pas toujours le même. Jusqu'à 35 km/h (sur route sèche), il est censé éviter à 100 % l'impact avec le piéton. Au-delà, le freinage déclenché automatiquement permettra de réduire la vitesse d'impact entre la voiture et le piéton. Et augmenter ses chances de survie.


Que s'est-il passé lors de la première présentation publique ?

C'était en mai dernier. Les journalistes assistaient à une démonstration grandeur nature du système anti-collision de Volvo, qui fait partie intégrante de la « détection piéton ». Une berline Volvo S 60 était lancée - heureusement avec un simple mannequin à bord - en direction d'un gros semi-remorque immobile. À 35 km/h. Et... il ne s'est rien passé de particulier : la voiture a continué sa trajectoire sans amorcer le moindre freinage et s'est encastrée dans le camion. Le système n'a pas fonctionné.


Le système sera-t-il fiabilisé à l'avenir ?

Le coeur du système n'était pas en cause : l'électronique, ses capteurs et son logiciel de gestion n'étaient pas victimes d'une panne interne. Il s'agissait de la batterie qui, presque à plat, avait été rechargée in extremis. Et cette recharge rapide avait mis hors-service toute l'électronique de l'auto. Le problème survenu montre combien l'électronique, dont les composants sont plutôt fiables, est sensible aux aléas électriques, qui peuvent inhiber son fonctionnement.


Apportera-t-il un « plus » pour la sécurité ?

Ce système va dans le bon sens. En Europe, les piétons représentent 14 % des tués dans les accidents de la route. La moitié de ces accidents surviennent à des vitesses inférieures à 25 km/h. Si elle était généralisée, cette « détection piéton » pourrait sauver plus de trois quarts des piétons heurtés mortellement par des voitures.

Jean-Rémy MACCHIA, Ouest-France