De l'Ami6 à la 508 : La Janais, 50 ans d'histoire...

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Publié le: 08/10/2010 - Mis à jour le: 07/04/2015

Le PDG du groupe PSA-Citroën, est à Rennes aujourd'hui. Il vient saluer la transformation, réussie, de l'usine de La Janais.

L'histoire

L'usine de La Janais ? Elle fêtera les 50 ans de sa première voiture l'an prochain. C'était une Citroën Ami 6, sortie des chaînes de la toute nouvelle usine de Chartres-de-Bretagne le 24 avril 1961. Le début d'une grande histoire, à une époque où tous les clignotants étaient au beau fixe.

« À l'époque, on investissait dans des usines capables de produire jusqu'à 450 000 voitures par an, explique aujourd'hui Jean-Marie Dailland, le directeur de PSA La Janais. Le marché était en plein développement et on pensait que le plan de charge ne baisserait pas, que demain serait toujours beau... »


Coup de frein dans les années 2000

De fait, l'usine a longtemps produit à tour de bras et la marque aux chevrons a connu quelques séries exceptionnelles. Plus d'un million d'Ami, 6 et 8, fabriquées dans les années 1960, en sont sorties. Les GS et GSA, stars des années 1970, ont frôlé les 2 millions d'exemplaires fabriqués, seuil record franchit par la BX dans les années 1980. Et la Xantia et la Xsara n'ont presque pas fait moins, à elles deux, dans les années 1990.

Les difficultés, pour La Janais, ont commencé dans les années 2000. L'usine, reconnue pour « sa qualité, son climat social et son expertise », a naturellement été choisie pour devenir un site d'excellence par sa maison mère. Et s'est mise à produire des modèles haut de gamme. Un « segment de marché dont les ventes ont diminué de 20 % en 10 ans », rappelle Jean-Marie Dailland.

Les gros modèles se vendent moins, toutes marques confondues. Et La Janais n'a plus fait le plein, pas une seule fois, au cours des dix dernières années. Le maximum atteint au cours des années 2000 ? « 340 000 voitures en 2005, en pleine période de lancement de la Peugeot 407 », répond Jean-Marie Dailland. Loin, trop loin, donc, des 450 000 véhicules théoriques de l'usine.


« Le plus gros plan social de France »

La question de l'avenir du site s'est clairement posée. La réponse tourne autour de trois chiffres : 5-0-8. Pour obtenir la production de la dernière née de Peugeot, les Rennais ont dû s'engager à redimensionner le site.

« Il fallait redonner un sens économique au site, explique Jean-Marie Dailland. Abaisser le point mort de l'usine, parvenir à dégager à nouveau de la valeur ajoutée. » En réformant les lignes, en réduisant la production... et les effectifs. « La Janais employait 8 600 personnes en janvier 2009, dont 2 300 en sureffectif. Nous avons eu à gérer le plus gros plan social de France. »


Transformation réussie

Chômage partiel, reconversions, départs volontaires, transfert provisoire d'une partie du personnel vers d'autres sites du groupe... Dur. En interne comme pour les fournisseurs du constructeur. Le prix à payer pour sauver La Janais ?

« Nous sommes au rendez-vous, répond Jean-Marie Dailland. Nous avons transformé l'usine. Flexible, agile, elle est désormais capable de s'adapter très rapidement aux demandes des marchés. »

Une garantie d'avenir qui se traduira par une montée en charge de plus de 30 % de la production rennaise dès l'an prochain. En 2011, La Janais produira près de 190 000 voitures contre 120 000 cette année.

Stéphane VERNAY, Ouest-France