24 Heures du mans : les fans d'autos répondent aux écolos

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Publié le: 12/06/2009 - Mis à jour le: 07/04/2015
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Les 24 Heures ont de quoi faire tousser. Même si, paradoxe, la course sert à moins polluer.

Les 24 Heures auto, ça pollue un max ?

Les 55 voitures engagées dans la course avalent 280 000 litres de carburant. Enorme ? Le samedi, la station d'Auchan, en zone nord, vend

80 000 litres. En une journée, il y a plus d'essence consommée en ville que sur le circuit.

D'accord, mais bonjour l'image de la ville...

C'est le fond du débat. Cette course fait, par essence, l'apologie de la voiture et de la vitesse. La supprimer ? Histoire, notoriété et business pèsent lourd. « Quand on est Manceau, il y a un événement qu'on ne peut pas contester, c'est les 24 Heures. Je suis contre cette unanimisme », résume Yves Ollivier, adjoint (Verts) en charge des quartiers du Mans, l'un des rares élus sarthois à s'afficher clairement « anti-24 Heures ».

Conscients de l'attachement de la population à ce rendez-vous, la plupart des défenseurs de l'environnement rêvent plutôt de sortir la course du tout-pétrole pour la transformer en vitrine des technologies propres, avec, par exemple, une course parallèle ou un concours sur l'innovation écologique.

Pourquoi ne pas ouvrir la course aux voitures hybrides ?

« Ça va venir, assure Rémy Brouard, directeur de l'ACO, chef d'orchestre de l'épreuve. On fait déjà des essais avec des voitures électriques pour l'école de pilotage. » L'an prochain, Peugeot devrait présenter un prototype pour accompagner le lancement d'une voiture de tourisme électrique. L'écurie d'Yves Courage est aussi sur les rangs. Pour l'heure, difficile de prendre ce virage écolo à 180 degrés quand, sur le marché français, on ne trouve que deux modèles de voitures hybrides : la Toyota Prius et la Honda Insight.

Et le solaire ?

« On n'a rien contre, répond Rémy Brouard. On avait prévu une course avec des véhicules propres, le 4 octobre, mais les organisateurs ont abandonné. » Une course de voitures solaires, ultra légères, existe aux États-Unis. Là encore, bémol commercial : rien sur le marché pour Monsieur-tout-le-monde. Et puis une voiture ne sera jamais complètement « propre »...

Les bolides pompent dix fois plus qu'une voiture normale ?

L'Audi victorieuse l'an dernier consommait 45 litres au 100 kilomètres. Chiffre qu'il faut ramener au nombre de chevaux et à la vitesse moyenne (210 km/h). Une Twingo consomme dix fois moins parce qu'elle est dix fois moins puissante.

Les constructeurs se font un coup de pub ?

L'an dernier, Audi s'est offert d'énormes placards publicitaires pour vendre sa victoire. Mais la course sert aussi de terrain d'expérimentation grandeur nature : phares à iode, freins à disque... Aujourd'hui, malgré des réservoirs plus petits, les voitures continuent de battre des records. Comment ? En travaillant qualité des pneus, tenue de route, carrosserie aérodynamique... « Les constructeurs montrent qu'on peut toujours aller vite en consommant moins, souligne Rémy Brouard. C'est la seule course au monde où on peut montrer des innovations technologiques qui sont ensuite appliquées aux voitures de série. » Pourquoi le faire dans des conditions extrêmes ? « Qui peut le plus, peut le moins. C'est un banc d'essai géant. »

(Source : Ouest-France, Jérôme Lourdais)

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