Essai du Renault Symbioz, un nouveau SUV au losange

Le grand petit dernier SUV de la marque au losange, le Renault Symbioz, a fait son entrée sur la marché français le 11 septembre 2024. Ce septième SUV s’intègre dans la longue lignée de la nouvelle direction de Renault, la “Renaulution”. Mais cette nouvelle voiture est-elle vraiment “Renaulutionnaire” ? Aux premiers abords, on a l’impression de se tenir devant un grand Captur… ou devant un petit Austral ? Ou peut-être un plus petit Arkana… Bref, on s’y perd un peu. D'autant que la R5 électrique a raflé tous les honneurs dès sa sortie !

Mais d’où vient son nom ? Issu du latin et utilisé fréquemment en sciences, la symbiose définit l’association durable de deux organismes. Finalement, c’est sûrement ça le nouveau Renault Symbioz, un pont entre les véhicules de la gamme SUV Renault. Mais voyons tout ça de plus près dans cet essai !

L’avis de OuestFrance Auto sur le Renault Symbioz

Peu de nouveautés pour ce nouveau SUV, il est donc compliqué d’être réellement déçu. On y retrouve le côté sécuritaire et réconfortant de ses confrères de la même gamme avec une silhouette un peu plus tranchée. Le confort à bord n’est pas à la hauteur des attentes malgré le volume du coffre qui est le réel atout de ce nouveau Symbioz. C’est donc un véhicule qui tient ses promesses et qui gagnerait à se présenter sous des tarifs plus abordables. C’est le vrai point noir du Symbioz.

Question conduite, la motorisation hybride permet de tirer partie des consommations faibles du véhicule, là où on souhaiterait un peu plus de dynamisme. On apprécie cependant les technologies et la nouvelle version de l’OpenRLink qui va certainement s’imposer comme une référence sur le marché.

Quelles nouveautés pour le Renault Symbioz ?

C’est bien la question. En se calant parfaitement entre ses homologues, le Symbioz débarque sur le marché sans faire de remous. La suite des grands SUV Renault donne donc : Captur (4,24 m), Symbioz (4,41 m), Austral (4,51 m) Arkana (4,57 m) et Rafale (4,71). Il se prête à l’utilisation des grands trajets, avec des besoins importants en confort et en volume de coffre. La promesse est tenue ici avec des dimensions cohérentes, dont un accroissement de 17 cm porté exclusivement sur le porte-à faux-arrière. Le volume du coffre en est impacté à la hausse, avec un volume maximal de 548 litres en norme VDA. Pas plus de nouveautés dans ce Symbioz si ce n’est la garde au toit Solarbay en option à 1 500 €, en provenance du Scenic e-Tech et la nouvelle génération d’OpenRLink.

Design et allure

A mi-chemin entre le Captur maladroit et la silhouette affûtée de l’Arkana, le Symbioz adopte des lignes réconfortantes et profilées. On y retrouve la praticité et la sécurité d’un simple coup d'œil. L’extension de 17 cm du porte-à-faux ne vient en aucun cas polluer l’arrière du SUV, qui conserve ses origines urbaines. L'héritage du Captur ne se perçoit pas qu’à l’extérieur puisque le Symbioz reprend la même plateforme CMF-B, avec l’empattement de 2,64 m.

Conduite

Comme tout bon SUV familial de la gamme Renault, on retrouve les bons points sécurisants et confortables dans le Symbioz. Une conduite douce, des rapports fluides et dynamiques. On retrouve la même mécanique hybride que le Captur, avec le tandem e-Tech Small, composé du bloc HR 16. On obtient une puissance totale de 143 ch et 250 Nm de couple, grâce à 4 cylindres 1,6 l atmosphériques associés à une paire de machines électriques.

On privilégiera la motorisation électrique avec la batterie de 1,2 kWh de capacité. Sur les grands axes, la motorisation hybride trouve ses limites. La motorisation électrique pousse le 0 à 100 km en 11 secondes. Quelques à-coups sont à prévoir sur autoroute avec le fameux trou d’accélération à 75 km/h. On revient sur l’aspect sécurisant du châssis, plus sérieux, qui domine bien la route. La tenue de caisse est surélevée avec un nouveau réglage de la suspension, sans filtrage suffisant. L’insonorisation en pâtit, avec des bruits d’air présents sur les autoroutes.

Technologie et équipements

En reprenant la même planche de bord que le Captur, le Symbioz propose un double écran d’instrumentation numérique, de 10,3 pouces et un écran central tactile de 10,4 pouces. Les interfaces sont fournies par Google et son Android Auto 12. En intégrant les applis de navigation et de divertissement comme Maps, Waze ou YouTube, on évite un raccord filaire ou Bluetooth.

Confort

C’est le point qui nous questionne. Même en sachant que l’accroissement du porte-à-faux arrière n’a d’incidence que sur le volume du coffre, on reste surpris de trouver aussi peu de place sur la banquette arrière. Heureusement que celle-ci gagne 15 cm en position de recul, sinon le conducteur se retrouve avec des genoux dans le dos. On recommande donc une utilisation familiale avec des enfants à l’arrière si on veut profiter du volume de coffre maximal. Niveau garde au toit, c’est acceptable et la place est là.

Le Solarbay fait son effet dans l’habitacle mais se révèle problématique en été et avec un soleil trop fort. Si celui-ci est électrochrome, c’est-à-dire qu’il change de teinte en fonction de la luminosité perçue, il ne protège pas des montées de chaleur.

Quel budget pour le Renault Symbioz ?

4 versions pour le dernier Renault : Evolution, Techno, Esprit Alpine et Iconic. La version d’appel Evolution démarre à 33 400 €, la version Techno passe à 34 900 €, l’Esprit Alpine à 36 400 € et la version Iconic à 37 900 €. On retrouve donc des prix élevés qui viennent finalement combler l’écart entre le Captur et l’Arkana.

Ses points forts :

• Des consommations au top : pas de mauvaises surprises sur la consommation réelle du Symbioz. Celui-ci se révèle très peu gourmand en ville et se cale sur l’autonomie annoncée du cycle mixte WLTP avec une conduite apaisée.
• Le super-coffre : on en reparle, l’extension du porte-à-faux permet un volume de coffre magistral de 434 l, qu’on peut augmenter en avançant la banquette de 16 cm et obtenir 548 l.
• Google et l’OpenRLink : la technologie embarquée Google sur l’écran tactile permet des navigations qui s’affranchissent d’un raccord bluetooth ou filaire. Une option fort appréciable en conduite.
• La motorisation hybride en ville : on apprécie la souplesse de la pédale qui permet des accélérations vives en dessous des 50 km/h, poussées par le moteur électrique. Le moteur thermique prend le relais au-delà et enchaîne les accélérations plus puissantes.

Ses points faibles :

• Une conduite mollassonne sur route : un comportement plus sécurisant que dynamique, qui vient marquer la difficulté du Symbioz à délivrer sa puissance maximale dans des temps corrects.
• Une modularité limitée : la banquette monobloc empêche d’adapter le volume du coffre tout en gardant le confort d’assise à l’arrière. Le Symbioz fait également moins bien que son aînée Scenic qui proposait un habitacle de 9 cm de large supplémentaire. Dans le cas d’un voyage avec 3 passagers, ces derniers devront rentrer les épaules.
• Le tarif : à partir de 33 400 € en prix d’appel, le Symbioz aura du mal à conquérir un marché sur lequel ses concurrents Dacia Duster et le nouveau Citroën C3 Aircross qui propose 7 places à partir de 20 000 €.

Le Renault Symbioz face à ses concurrents

On se demande si le Renault Symbioz ne vient pas finalement concurrencer ses propres homologues de la gamme du constructeur… Mais pour faire le comparatif dans les clous, voici les concurrents du SUV.

Aussi long qu’un Nissan Qashqai ou qu’un Kia Niro, le Symbioz n’offre pas les mêmes promesses à la conduite et pourrait proposer un confort encore plus optimisé, notamment à l’arrière.

Face au Peugeot 2008 Hybrid, le Symbioz l’emporte en termes de consommation en ville mais l’écart se réduit sur des conduites à vitesse plus rapide. L’attitude plus sportive du 2008 avec son volant si particulier, lui confère une allure plus vive, là où le Symbioz adopte une vraie posture attendue de SUV familial.

Le Dacia Duster de troisième génération qui propose un restylage plus tranché avec son utilisation familiale se positionne enfin sur une gamme de prix bien plus abordable même en version haut de gamme. Il est même moins cher, 28 990 € en version Extreme +, que le Symbioz en entrée de gamme.

Pour conclure

Face à ses concurrents, le Symbioz dénote vraiment grâce à son coffre volumineux et sa technologie OpenRLink. Ses promesses sont cohérentes avec sa raison d’être, il comble l’espace de la lignée des SUV chez Renault. La vraie nouveauté de la marque au Losange réside plutôt dans la R5 Electrique, qui vient réellement titiller le segment des citadines électriques.

Mais pour revenir au Symbioz, on note une conduite fluide et agréable, digne d’un SUV familial de cette génération, une modularité limitée qui ne fait pas mieux que le nouveau Scenic, un comportement sur route qui tient ses promesses avec une motorisation hybride qui permet des consommations faibles. Un véhicule attendu et conventionnel qui est tout de même agréable mais qui ne justifie pas ses gammes de tarifs.