La Kia Rio s’invite à la table des grands

Afin de poursuivre sa progression en Europe, la citadine de la marque coréenne Kia, apparue en 2000 sur le marché, débarque avec un nouveau trois-cylindres, un comportement routier de bon niveau et un bagage technologique et sécuritaire très complet. Par rapport à sa devancière, elle n’a vraiment lésiné sur aucun détail pour se montrer à la hauteur de l’enjeu sur le terrible terrain des petites berlines familiales.

Évoluation dans la continuité

La Rio fait peut-être figure de petit poucet sur le marché français avec sa 18e place au classement des ventes de citadines l’an passé, sauf que le constructeur coréen en a écoulé près d’un demi-million sur la même période dans le monde. Ceci expliquant cela, le style, toujours très classique, n’a en fait, évolué que dans la continuité. Les contours de la petite berline ont été peaufinés. Le profil gagne en dynamisme et la face avant en agressivité mais tout reste bien proportionné. Finalement, la seule nouveauté marquante concerne l’intégration de la fameuse calandre « nez de tigre », à la manière du reste de la gamme Kia, puisque les dimensions sont quasiment inchangées : 1,5 cm de plus en longueur (soit 4,07 m) 0,5 cm en largeur, et moins 0,5 cm en hauteur.


Style épuré

Plus basse, bénéficiant d’un empattement plus long (1 cm) et d’un porte-à-faux arrière plus court, adoptant une ceinture de caisse haute et une proue plus verticale, la Rio présente des proportions généreuses à l’arrière, et un volume de coffre, qui atteint les 325 l une fois le faux plancher placé en position basse. Et sans que cette habitabilité record compromette la masse, par ailleurs en baisse de 17 kg en dépit de l’équipement supérieur.

Quant à l’habitacle, il est plaisant même si l’essentiel des garnitures composé de plastiques durs assombrit l’ambiance. La qualité générale ne s’en trouve pas pour autant affectée. Côté planche de bord, pas de surprise, l’agencement et l’ergonomie sont bien pensés, le style épuré l’emportant avec peu de boutons et un grand écran tactile au centre (sur les finitions haut de gamme).


1.0 T-GDi souple et coupleux

Sous son capot, la Rio se met à l’heure du jour, en inaugurant un nouveau 3 cylindres essence suralimenté, proposé en deux niveaux de puissance (100 ou 120 ch, seule la première sera disponible en France). Le reste de la gamme est composé de mécaniques connues : 1.2 et 1.4 essence (84 et 100 ch), et 1.4 CRDi en Diesel (90 ch).

Chasse aux émissions oblige, ce bloc 1.0 T-GDi léger et compact, inauguré récemment sur la Cee’d, est souple et plutôt coupleux dès les bas régimes (171 Nm à 1500 tr/mn). À l’usage, il est difficile de deviner sa petite cylindrée mais quel dommage qu’il soit pénalisé par des rapports exagérément longs. Parce qu’il n’hésite pas à prendre les 6500 tr/mn, si l’on n’y prend garde, le revers de la médaille étant bien évidemment une consommation relevée!


Dynamique de conduite

La Rio n’a pas grand-chose à envier aux concurrentes européennes, aussi bien en châssis qu’en aides à la conduite. Basée sur la plate-forme de sa cousine Hyundai i20, on est agréablement surpris par son comportement routier. Grâce aux nouveaux réglages de ses ressorts et amortisseurs, notre Coréenne parvient à enrouler avec une relative agilité les routes sinueuses, tout en préservant un confort de suspension. La direction assistée a été revue pour obtenir une meilleure précision alors que le freinage se révèle tout aussi efficace et progressif. Les progrès réalisés en matière de dynamique de conduite sont très sensibles.

La nouvelle Kia Rio a tout pour réussir. Est-ce suffisant pour faire trembler les Européennes qui écrasent le segment des citadines polyvalentes ? That is the question

Christian Chéron