La petite Volkswagen Polo a bien grandi

Plus grande, mieux finie et entièrement revue, la célèbre citadine allemande se met à la page sur le plan technologique pour conquérir le haut du classement des ventes européennes tenu la Renault Clio.

La « petite » Golf

Depuis 1975, la Doyenne du segment des citadines polyvalentes n’a jamais cessé de se bonifier. Ceci est le résultat d’une évolution constante et réfléchie à l’image de l’adoption de la nouvelle plateforme MQB du groupe VAG, inaugurée il y a quelques mois par sa cousine la Seat Ibiza.

Du coup, elle gagne presque 8 cm en longueur (4,05 m), 7 cm en largeur (1,75 m) et perd 7 mm en hauteur, soit des mensurations supérieures à celui d’une Golf 3 de 1991. Bien que sa silhouette demeure assez semblable à celle de l’ancien modèle, la nouvelle Polo n’a jamais autant mérité son surnom de « petite ».

L’évolution sans la révolution

Grâce à cette évolution technique, l’empattement grandit de 9 cm (2,56 m), ce qui lui permet de gagner en habitabilité et d’offrir un espace vraiment généreux aux places arrière. De quoi rendre les voyages périurbains bien moins pénibles qu’auparavant. Le coffre bénéficie également de ses cotes revues à la hausse (351 l contre 280).

Une nouvelle génération allonge souvent la liste de ses équipements de série, et la Polo 2017 n’échappe pas à la règle. Elle pioche allègrement dans le contenu technologique - freinage d’urgence, l’avertisseur d’angle mort, l’aide à la sortie de parking, un freinage spécifique contre les multicollisions et le régulateur de vitesse adaptatif ACC - de ses grandes sœurs. Ce n’est pas pour autant qu’elle en profite pour augmenter ses tarifs, même si elle demeure  1 000 € plus chère que les stars françaises à équipement et moteur comparables.

Le parfait TSI 95 ch

Du côté des motorisations, on notera la généralisation du 3 cylindres essence. Au-dessus des trois cylindres 1.0 atmosphériques de 65 et 75 ch, la nouvelle Volkswagen Polo inaugure ses deux versions turbocompressées (TSI) à 95 et 115 ch. L’offre diesel (15% des ventes) se limitera aux 1.6 TDI 80 et 95 ch.

C’est le TSI 95 à essence et boîte mécanique qui représentera l’essentiel des commandes. Une réelle bonne surprise, tant son caractère est pétillant, ses performances satisfaisantes (0 à 100 km/h abattu en 10’’8) et son appétit mesuré. Cette version fait montre d’une allonge suffisante pour dépasser en sécurité alors qu’elle se révèle très discrète (pas de tremblement au régime de ralenti, aucune vibration lors des relances à bas régimes) en conduite paisible. Tout au plus, une sonorité rugueuse se fait-elle jour, lors des franches accélérations. Nous sommes sur un 3-cylindres ne l’oublions pas.

Le bon amortissement

Par rapport à la génération précédente, et certainement grâce à la nouvelle plate-forme, la Polo contient beaucoup mieux ses mouvements de caisse, sans se montrer pour autant ferme à faible allure. Volkswagen a enfin réussi à produire un amortissement plus souple. Difficile d’en dire plus sur son aspect dynamique, le parcours - peu intéressant - ne se prêtant pas à une conduite soutenue.

À l’évidence, la citadine de Wolfsburg n’a pas manqué son renouvellement. Ses solides arguments la propulsent comme la citadine la plus aboutie technologiquement. Elle est vraiment recommandable malgré des tarifs ayant tendance à grimper dans les finitions supérieures.

Christian Chéron