Legacy (essai archivé)

   Le Japon reste l’ultime refuge des voitures techniquement originales. Moteur rotatif chez Mazda, 4 roues motrices avec moteur a cylindres opposes a plat pour Subaru, les deux firmes se flattent de continuer a «faire autrement». Avant Subaru, les moteurs boxer ont triomphe avec Panhard, ils abaissent le centre de gravite d’ou une excellente tenue de route. Du fait d’un meilleur equilibrage, ils vibrent peu, en porte-a-faux sur l’essieu avant ils offrent une superbe motricite (comme les Lancia d’autrefois). Ajoutee a une efficace transmission integrale a 4 roues motrices, cette architecture donne aux Subaru une mecanique parfaite. Elles ont toujours fait un tabac en Suisse car elles grimpent comme des chamois, meme sur neige ou glace, et peuvent demarrer en cote sans le secours du frein a main.
   Ce «hill holder» de Subaru est maintenant copie par les derniers ESP mais il equipe toujours la nouvelle Legacy. Que dire d’elle si ce n’est qu’elle va surprendre les plus blases. Cette berline de 4,66 m (break 4,72) s’est metamorphosee, devenue bien plus jolie elle egale, en finition comme en equipement, les Audi. On apprecie d’autant plus cet enorme saut en qualite que la mecanique suit. Le 6 cyl 3.0 a plat offre desormais 245 ch, ameliore son couple et recoit une nouvelle boite automatique a commande sequentielle Sportsschift de Prodrive.
   Autant dire que la Legacy est la reine de la route, avec 237 kmh en pointe mais surtout des qualites routieres hors du commun. Meme avec les Audi Quattro on n’eprouve pas une telle sensation de securite active, il faut essayer une Legacy litteralement soudee a la route pour le croire. In fine, ce plaisir retrouve du pilotage au quotidien se paie, par une consommation importante et un prix eleve, meme s’il reste raisonnable par rapport a ses rivales. Les petites marques, et les si decriees «voitures d’ingenieur», ont encore des choses a nous apprendre : c’est plutot rassurant !

Charles MARQUIS.