Laguna dCi (essai archivé)

   Peu de temps avant la sortie d'un nouveau modele, si la presse le devoile c’est la panique chez le constructeur.
   Ces revelations provoquent un “gel de clientele“, puisque ceux qui devaient renouveler leur voiture preferent differer leur achat et attendre la nouvelle. Ce handicap, les constructeurs savent aussi l’utiliser a leur profit : avec six mois d’avance la Laguna dCi souffle le froid sur les clients PSA, Fiat ou VW, en affirmant la suprematie de Renault dans un domaine ou il n’existe pas encore.
   En effet, alors que ses rivaux font grand tapage autour de leurs exceptionnels common rail, Renault n’a rien a proposer, si ce n’est deux moteurs depasses, les 2.2 dt a injection indirecte, et 1.9 dTi, direct mais sans common rail. Baissant consommation et pollution, bien plus silencieux, voila ce systeme a rampe commune greffe sur le 1.9 dTi, qui devient 1.9 dCi, avec un C pour Common rail. La puissance grimpe de 100 a 110 ch, le couple de 20 a 26 mkg, Renault a privilegie le brio au detriment d’une sobriete qui ne progresse pas. Installe dans une Laguna 2, le dCi ridiculise ses cousins : il pointe a 195 et a la reprise 80-120, colle 5 secondes au dTi et encore 2 au gros dT pourtant fort de 115 ch. Au volant, l'ecart se creuse encore plus, la dCi “ enterre ” les autres Laguna tant elle est vive, silencieuse et agreable a piloter. Face a ses vraies rivales, la lutte sera plus indecise car si les 406 et Xantia HDl offrent encore plus de silence, une meilleure boite et de plus faibles consommations (mais avec des moteurs moins brillants), la Laguna joue a leur niveau. Chargee de faire patienter jusqu'en 2000 les clients de 1999 tentes par les HDI et TDi, la dCi arrive pile pour doper la derniere annee de vente de la Laguna actuelle.
   Sa remplacante en heritera, les futures moyennes et grosses Renault aussi, mais ce dCi bien ne confirme que le common rail ouvre un nouvel age d’or au diesel.

Jean-Pierre GOSSELIN.