Peugeot 508 PSE, une familiale hybride et sportive

Le constructeur a choisi de mettre en avant le label « haute performance (PSE) » pour faire un lien avec la compétition, et plus particulièrement avec son retour en championnat d’endurance, avec une nouvelle Hypercar hybride.

Ce nouveau label ne regroupera que des sportives électrifiées, seul moyen d’offrir aujourd’hui des modèles performants sans subir une fiscalité pénalisante.

360 ch et pas de malus

La Peugeot 508 PSE était donc à l’essai en Sarthe avant son lancement officiel en avril prochain. Forte de 360 ch (pour 520 Nm de couple) grâce à la combinaison d’une motorisation essence à deux blocs électriques, qui lui permet de snober le malus 2021 grâce à ses 42 km d’autonomie annoncés en mode 100 % électrique, la Peugeot de route la plus puissante de l’histoire est vraiment enthousiasmante.

Pour développer cette variante, Sochaux s’est appuyé sur des éléments déjà existants et fiabilisés. À l’image de la chaîne de traction du Peugeot 3008 Hybrid 4, avec le même 1.6 THP de 200 ch, complété par un moteur avant de 110 ch, et un arrière de 113 ch, le tout alimenté par la batterie de la Peugeot 508 Hybrid 225, laquelle dispose de 11,5 kWh.

Rivale des Allemandes

Cette puissance cumulée de 360 ch est d’office couplée à une transmission intégrale et une boîte auto à 8 rapports. Précisons que cette puissance maximale n’est atteinte qu’en mode Sport, le mode Hybrid ne disposant que de 330 chevaux et le tout électrique de 140 chevaux. Largement suffisant.

360 chevaux, quatre roues motrices, une calandre en lamelles, des inserts fluo, c’est bien la première fois qu’une berline française a la prétention d’entrer en concurrence frontale avec les Audi S4, BMW M340i, Mercedes Classe C 43 AMG ou encore Volvo S60 Polestar Engineered.

Une Peugeot 508

Pour le reste, la 508 PSE demeure une Peugeot 508. Les mensurations ne changent pas (4,75 m en berline, 4,78 m en break pour 1,86 m de large et 1,40 m de haut) tout comme le design intérieur, avec cette planche de bord imposante et son désormais i-Cockpit, caractérisé par un volant plus petit que la moyenne.

Sauf que pour être bien « scotché » au bitume, la caisse est abaissée de 4 mm, les barres antiroulis épaissies, les voies avant et arrière élargies, les jantes de 20” garnies de Michelin Pilot Sport 4S, le freinage redimensionné avec des disques de 380 mm et les ressorts raidis de presque 50 %. Cinq modes de conduite sont par ailleurs disponibles : Confort, Hybrid, Sport, 4 roues motrices et Electric.

Châssis aux petits oignons

Ainsi « bâtie », la Sochalienne procure un grand plaisir de conduite. Silencieuse et relativement confortable grâce à sa suspension pilotée, la 508 PSE n’a rien d’une sportive radicale. Peu sujette au roulis, dotée d’une direction empreinte de légèreté, elle séduit par son agilité et son dynamisme – malgré un bel embonpoint, 1850 kg – en un mot, par sa tenue de route impeccable. Une nouvelle fois, Peugeot prouve son savoir-faire avec un châssis aux petits oignons.

Ferme mais vivable au quotidien, elle a cette capacité à filtrer parfaitement les irrégularités – les épais et enveloppants sièges font le reste. – Tout en vous permettant quelques belles reprises (80-120 km/h annoncé en 3’’) mais sans cette impression de catapulte. Batteries déchargées, une réserve d’énergie demeure pour garantir les 360 ch lors de ces relances, alors que la recharge de la batterie s’effectue en 6h30 sur une prise domestique et environ 1h30 sur une Wallbox.

Porte-étendard

Allier sport et hybride rechargeable sur une familiale n’était pas forcément évident. La firme de Sochaux y est parvenue avec cette 508 hybride, synthèse extrêmement séduisante entre plaisir, agrément, performances et efficacité. Malgré un tarif élevé et une autonomie thermique limitée (43 l), la 508 PSE pigmentée de touches de couleur Kryptonite (un jaune/vert fluo) qui deviennent désormais la signalétique de la future gamme PSE (développée par Peugeot Sport) est bel et bien le nouvel « porte-étendard » du constructeur français.

Christian Chéron