La nouvelle Peugeot 208 s’électrise

Très attendue, la e-208 présente toutes les qualités pour faire une entrée en fanfare sur ce marché et taquiner son concurrent direct, Renault, omniprésent avec la Zoé R135 mais absent de ce jeu avec la nouvelle Clio.

Même coût global

Révolution de palais. La marque au lion ne s’était pas encore aventurée sur le terrain de la polyvalente électrique. « L’oubli » est réparé avec cette volonté de laisser le choix aux clients, en proposant une monte à peu près au même coût global (en tenant compte du prix d’achat, de l’entretien et de l’énergie), quelque soit la motorisation (essence, diesel ou électrique) choisie. Et à niveau d’équipement équivalent s’entend.
 

Une obligation

Carlos Tavares, le président du groupe PSA (Peugeot-Citroën-DS) ne s’est jamais caché derrière son lion pour rappeler que le 100 % électrique est une aberration économique risquant de pénaliser les constructeurs traditionnels. Mais la transition énergétique imminente dans le secteur automobile ne laissait pas beaucoup le choix.

Afin de répondre aux normes européennes strictes en matière d’émissions, sous peine de colossales amendes, Peugeot se devait de proposer des versions électriques et hybrides de ses nouveaux modèles.
 

Version électrifiée

À l’heure où ses concurrents (Renault Zoé ou ID3 de Volkswagen) conçoivent des modèles spécifiques pour l’électrique, PSA se contente de proposer une version électrifiée de la nouvelle 208 s’appuyant sur une variante de la nouvelle plateforme CMP que cette dernière partage avec la DS3 Crossback. Ce choix a pour principal avantage de réduire considérablement les coûts de cette e-208 qui ambitionne tout de même d’atteindre 10 % des ventes.

330 kg de batterie

Électrifiée ou pas, une e-208 reste d’abord une Peugeot 208 du fait qu’elle reprend la même architecture réaménagée pour loger la chaîne de traction électrique en lieu et place du thermique, et ce sans compromis ou presque sur le plan de l’habitabilité et du volume de chargement.

Pour parvenir à ce résultat, le pack de batterie pesant 330 kg, a été positionné sous les assises des occupants avant et arrière. Grâce à cette implantation basse, le centre de gravité de la e-208 se trouve abaissé.
 

340 km d’autonomie

À son volant, on peine à croire que l’on se trouve aux commandes d’une polyvalente emmenée par un moteur délivrant 109 à 136 ch selon le mode de conduite choisi. Le modèle enterre toutes les autres motorisations en accélération grâce au puissant effet de couple des moteurs électriques (260 Nm) alimenté par des batteries lithium ion d’une capacité totale de 50 kWh.

L’autonomie revendiquée par la petite sochalienne, sur la base de la norme WLTP est de 340 km. Lors de notre essai, en respectant les conditions de circulation, nous étions plus proche des 290 km. Précisons que nous étions au volant d’un modèle de pré-série, cette Peugeot 208 électrique n’étant commercialisée qu’à partir du mois de janvier.

Un temps de recharge

Pour forcer une meilleure récupération d’énergie ou simplement pour disposer d’un peu plus de frein moteur à l’amorce d’un virage (dès lors que l’on est en mode Eco), il convient d’activer la fonction Brake, via le levier sélecteur.

Sinon, pour la charger sur la prise classique, il faudra patienter une demi-journée, Peugeot proposant une wallbox à installer à domicile, où la charge dure de 5 h (triphasée) à 7,5 heures (monophasée). Enfin, elle peut également être connectée à une borne rapide, où 80% de la charge s’effectue en une demi-heure.

Un dynamisme surprenant

Cette version est vraiment très plaisante sur route, même sinueuse, où elle fait preuve d’un comportement très équilibré. Dans les enchaînements de virages, on reconnaît le coup de patte maison quant à l’excellence du châssis, avec sa direction légère et précise et son train avant incisif.

Elle combine en fait les performances avec un comportement dynamique et un remarquable confort, en raison d’une suspension affermie.

Sur les routes cabossées du Portugal, pas mal de nos convictions ont volé en éclat. Force est de reconnaître que notre lionne électrisée s’avère au moins aussi plaisante à conduire que la version essence 1.2 PureTech 130 EAT8.

Deux versions qu’il est bien difficile de distinguer au premier coup d’œil, puisque seuls quelques détails les séparent, comme le petit « e » bleu sur les montants arrière, les jantes spécifiques, les motifs de calandre personnalisés et l’absence de pot d’échappement pour indiquer la propulsion électrique.

Christian Chéron