Nissan Pulsar GT : un dynamisme feutré

C’est parce que ses berlines n’avaient pas trop la cote, que le constructeur japonais avait ouvert la voie des crossovers avec le Qashqai. Mais la monoculture a ses limites ! Étroitement dérivée de ce dernier, la Pulsar GT aspire à jouer les trouble-fêtes, au sein d’un segment dominé par la VW Golf et nos deux Françaises, la Renault Mégane et la Peugeot 308. Pour tenter de bouleverser les codes en vigueur, cette discrète compacte 5 portes au design un tantinet décalé, s’est entichée d’un look plus sportif et du 1.6 turbo essence de la Renault Clio RS dans une déclinaison ramenée à 190 ch. Le tout, pour 25 640 €, un tarif imbattable .

Bâtie sur la plate-forme du Qashqai, la Pulsar en garde l’allonge (4,39 m) mais s’abaisse de 7 cm (1,52 m). Des dimensions que personne n’est en mesure de lui contester, pas même la 308 plus courte de 13 cm. Loin des places arrière réduites de ses concurrentes, elle dégage ainsi un bel espace aux jambes et un coffre généreux de 385 l. De ce fait, Nissan peut avancer sans sourciller la meilleure habitabilité arrière de la catégorie (et même celle au dessus).

Avec un nom évocateur de GT, la Pulsar se devait forcément de mettre en avant quelques attributs sportifs. Ce sont les jantes de 18 pouces (couleur argent et noir) empruntées au Juke qui la distinguent des autres versions ainsi que des optiques à fond noir et une sortie d’échappement chromée. Faute de sex-appeal, y compris à l’intérieur, où les habillages nous paraissent un peu tristounets pour une voiture à vocation familiale, elle peut s’enorgueillir d’assemblages rigoureux et d’une ergonomie assez classique (position de conduite haute et commandes bien placées).

Pour apprécier ses qualités dynamiques, il convient tout simplement de s’installer à son volant. Comparée aux autres Pulsar, cette GT repose sur un châssis légèrement renforcé qui bénéficie des trains roulants issus du programme modulaire CMF. La direction très légère ne renvoie pas trop le ressenti mais la précision et le freinage ne sont jamais pris en défaut. Même s’il n’est pas joueur, son train arrière assure une stabilité exemplaire. On pourra seulement regretter une suspension un peu trop ferme et une boîte 6 mécanique raccourcie au guidage perfectible mais bien étagée. 

Reste que bloc 1.6 turbo de 190 ch manque clairement de caractère. Il ne faut pas hésiter à évoluer entre 4000 et 6500 tr/mn pour exploiter toute la puissance linéaire du moteur qui offre une élasticité sympathique avec ses 240 Nm de couple. La souplesse et la discrétion de la mécanique apportent toutefois un agrément appréciable en usage urbain. Vous l’aurez compris, malgré des performances correctes ( 0 à 100 km/h annoncé en 7’’7 secondes et une vitesse de pointe aux alentours de 220 km/h), la Pulsar GT n’est pas une vraie sportive.

Avec son habitabilité record, son comportement routier des plus sécurisants, son insonorisation particulièrement bien travaillée, et son tarif calculé au plus juste, la Nissan Pulsar a des atouts pour réinvestir le marché des compactes.

Christian Chéron