Nissan Juke Hybrid : la greffe sans rejet

La chaîne cinétique du Captur

Le SUV urbain Nissan Juke, concurrent des Renault Captur et Peugeot 2008, ne peut que reprendre du poil de la bête avec cette offre alternative (hybride non rechargeable) qu’il n’est pas aisée de distinguer de la version thermique.

Élaboré lui aussi sur la plateforme CMF-B de l’Alliance Renault-Nissan, le Nissan Juke reprend à son compte la chaîne cinématique de son cousin Renault Captur E-Tech dans sa version hybride simple. Il ne se contente pas de récupérer le même moteur 1.0 DIG-T, il s’offre également les solutions techniques comme l’originale boîte de vitesses (4) à crabots.

Un concept commun

Ce groupe motopropulseur est une conception commune entre les deux partenaires de l’Alliance Renault et Nissan. Il s’appuie sur un moteur 1.6 essence atmosphérique de 94 ch d’origine Nissan, d’un moteur électrique de 49 ch (Nissan) et d’un un alterno-démarreur de 20 ch, alimenté par une petite batterie lithium-ion de 1,2 kWh (Renault) suffisante pour emmener le Nissan Juke sans bruit jusqu’à 55 km/h sur 3 km environ.

L’ensemble développe 143 ch, soit un niveau de puissance en totale adéquation avec le châssis et le tempérament dynamique souhaité du Nissan Juke.

80% du temps en électrifié

Afin que cette nouvelle motorisation hybride puisse se glisser dans le Juke, Nissan a dû faire de la place dans son SUV notamment au niveau du coffre (-68 l soit 354 l), pour cause de présence de la batterie 12 V sous le plancher mais sans que son habitabilité aux places arrière s’en trouve entravée malgré une garde au toit limite pour les plus d’1,80 m.

L’intérêt premier de cette hybridation est bien évidemment d’abaisser les niveaux de consommation en roulant jusqu’à 80 % du temps électrifié, selon Nissan. Sans pratiquer l’éco-conduite lors de nos boucles mixtes dans la périphérie parisienne, nous avons observé une moyenne de 5.7 l/100 km.

L’e-pedal aménagé

Il est possible d’améliorer ce score en enclenchant le mode « eco » et en utilisant l’e-Pedal que l’on actionne depuis le levier de vitesse et qui intensifie la régénération au lever de pied et permet de limiter l’usage de la pédale de frein.

Il ne permet toutefois pas d’arrêter totalement la voiture sans toucher au frein. Il laisse le Nissan Juke ralentir jusqu’à 7 km/h avant que le conducteur ne termine l’action en appuyant sur la pédale. Un retour en arrière réclamé par certains clients de la Nissan Leaf qui jugeait le système trop brusque.

Le Nissan Juke à la bouille toujours aussi atypique offre une tenue de route sûre et une prise de roulis en courbe bien contenue malgré le surpoids engendré par l’hybridation (environ 200 kg).

En revanche, si vous souhaitez profiter du confort de ce modèle, mieux vaut rester sur une monte 17’’ que sur la 19’’ proposée pour mettre le design en avant. Plaisant à conduire, précis et agile grâce à son empattement court, il offre un agrément convaincant pour un SUV compact.

La moitié des ventes

Cette version hybride assez inédite dans la catégorie devrait représenter la majorité des ventes du Nissan Juke en France. Malgré sa puissance cumulée de 143 ch, c’est en usage urbain et périurbain qu’il se montre le plus agréable en raison d’une expression quasi constante en mode électrique, pour le plus grand bonheur de la consommation et de l’agrément de conduite.

Christian Chéron