Lexus RX 300 (essai archivé)

   Proprietaire ou chauffeur ? Il y a toujours deux facons d’envisager la conduite de voitures de luxe dont les tarifs evoluent entre 310 000 F et 566 000 F. Alors imaginons un gros gain au Loto pour envisager, libre de toute contrainte financiere, l’achat d’une berline de prestige. Le choix se limite aux Audi A8, Mercedes S, BMW 7, Jaguar XJ et Lexus GS 300/430 ou LS 430. Les europeennes symbolisent reussite sociale, technique et luxe extremes mais elles sont connues : pas les Lexus. Et puis, les japonaises n’ont pas de diesel alors que 49 % des 3 200 voitures de luxe vendues en France en 2000 roulent au gasole.
    Cet anonymat plait a environ 100 acheteurs Lexus chaque annee, 50 GS et 50 LS, qui ont bien raison. La LS 430 est un veritable tapis volant, un ecrin tout cuir, super equipe, ultra raffine roulant sur des suspensions a air, propulse en silence par son V8 de 281 ch. Porte a 283 ch il equipe aussi la GS 430, a peine plus courte avec 4,8 m au lieu de 5 m, aussi bien finie et plus seduisante de ligne.
   Devenue GS 300 avec un 6 cyl. en ligne de 219 ch, la voila vive, douce mais aussi sportive qu’une BMW, ce compromis fait rever. Leur seul defaut, un design interieur un peu trop clinquant pour le gout europeen, en opposition avec la distinction severe de leur exterieur. Mais quelle finition ! Avec le RX 300, Lexus vient taquiner les 4x4 Mercedes Classe M et BMW X5, cette fois avec un objectif de 400 unites en 2001. Long de 4,58 m, fin, elegant, sa ligne hesite entre 4x4 et break. Excellentes sur bitume et plus qu’honorables en tout terrain, ses qualites routieres profitent de l’experience Toyota. Comme il n’a pas de chassis mais une coque, ce n’est pas un baroudeur mais on appreciera sa polyvalence et le souffle de son V6 essence de 201 ch. Une nouvelle fois moins cher et techniquement egal a ses rivaux prestigieux, ce RX 300 merite vraiment de faire sortir Lexus de l’anonymat.

Jean-Pierre GOSSELIN.