Le Kia Sorento hybride rechargeable cache bien son jeu

Avec les nouvelles normes européennes en matière de CO2 et les sanctions du malus écologique, les modèles imposants n’ont d’autres choix que d’opter pour des motorisations électrifiées. C’est la raison pour laquelle la marque coréenne propose sa version la plus avantageuse fiscalement.

Celle disposant d’un 4-cylindres turbo 1.6 T-GDi de 180 ch et 265 Nm associé à un moteur électrique de 91 ch et 304 Nm directement intégré dans la boîte automatique à 6 rapports. Sans oublier une batterie de 13,8 kWh promettant une autonomie de 57 km (cycle WLTP) alors que la motricité de l’ensemble est assurée par une transmission intégrale classique.

Par contre, la puissance du chargeur embarquée se limitant à 3,3 kW, il convient de prendre son mal en patience lors de la recharge : 5 heures à partir d’une prise domestique ou 3 heures sur une borne murale.

Joueur de foot US

Ce montage suffit à animer le lourd vaisseau (2.1 tonnes) long de 4,81 m et large de 1,90 m. Des dimensions très Yankees, tout comme le look d’ailleurs avec sa calandre massive, ses formes anguleuses et les doubles feux arrière verticaux. Sauf que le comportement routier est tout à fait dans la mouvance des SUV européens, même en configuration 7 places.

Bien que conçu pour un usage péri-urbain, le nouveau Kia Sorento étonne vraiment par sa relative agilité. Il affiche une motricité parfaite, un roulis et des mouvements de caisse contenus. En fait, il cache bien son jeu sauf sur autoroute, où ses relances timides contraignent le moteur thermique à se faire entendre.

Où sont les 265 chevaux ? Paradoxalement, ce salon sur quatre roues se révèle être surtout une parfaite citadine, facile à manoeuvrer, bien amortie et bourrée de technologies d’aides à la conduite (caméra filmant l’angle mort dans l’instrumentation des compte-tours et vision panoramique lors du stationnement).

Maîtriser les modes de conduite

Reste qu’avec les véhicules hybrides rechargeables, il y a tout de même un aspect à ne jamais négliger. Comment se comporte la jauge essence, une fois les batteries à plat ? Si le Sorento se contient de manière surprenante aux alentours de 8 litres aux 100 km sur les routes de l’arrière-pays niçois, il est impossible de le maintenir sous les 10 litres aux 100 km sur autoroute (plus près de 12l). Au vu de la masse et de l’aérodynamique défavorable, ce n’est pas une surprise.

Enfin, dernier petit point et non des moindres. De votre capacité à gérer les différents modes de conduite mis à votre disposition à partir de la molette située au niveau de la console centrale – Eco, Sport et Smart pour le fonctionnement ; neige, boue et sable pour le terrain et EV/HEV/Auto suivant que vous souhaiteriez être en mode électrique, hybride ou laisser le système gérer seul le passage d’une motorisation à l’autre – dépend l’allongement de votre autonomie. Cela s’apprend !

Confort premium

En conclusion, la seule chose qui manque à cette belle bête de scène, c’est un intérieur à la personnalité aussi forte que le design extérieur. Si l’assemblage est irréprochable et la présentation un peu clinquante, c’est du côté de la qualité des matériaux (présence de plastiques durs) qu’un effort aurait pu être effectué. Sinon, le Sorento est un véhicule très spacieux (grâce à son empattement de 2,82 m), très confortable même aux places arrière, qui sait évoluer dans un silence plutôt bien soigné.

Indéniablement, ce Kia Sorento hybride rechargeable est bien né. Confortable à conduire, bien équipé et offrant une bonne autonomie en tout-électrique, il en offre pour son argent à un niveau de prix sans concurrence. Sans oublier l’atout que représente la garantie de 7 ans ou 150000 km.

Christian Chéron