Audi e-tron GT : ce top model électrise

À l’occasion de ce lancement, la firme allemande propose deux versions de son grand tourisme 100 % électrique. Si la base technique est bien la même entre l’e-tron GT Quattro (476 ch) et la RS succédanée ultra-sportive, les deux modèles usent de la plateforme J1 qui optimise le positionnement des batteries sous les assises et de deux moteurs électriques, la différence se situant au niveau des performances.

Une ligne sportive mais pas agressive

Derrière son look travaillé par les designers maison, l’e-tron GT reprend les dessous de la Porsche Taycan, du contenu technologique aux magiques roues arrière directrices en passant par le coup de crayon. Sur ce dernier point, on peut dire que le résultat est réussi avec des lignes épurées, un immense capot avant semblant repousser l’habitacle sur le train arrière et un toit fuyant (Cx 0,24). Autant de signes fort distinctifs lui donnant une allure à la fois sportive, expressive mais nullement agressive.

Longue (4,99 mètres), ultra-large (1,96 mètre), basse (1,44 mètre) et dotée d’un empattement XXL (2,90 m) l’e-tron GT en jette d’autant plus de trois quart arrière que ses passages de roues arrière très galbés et son extracteur en bout de fond plat ne sont pas sans rappeler l a coupe de la R8.

Commandes simplifiées

À bord, c’est la sobriété luxueuse qui l’emporte, même dans sa version RS qui inclut le pack S Extended (15 500 euros), avec un aménagement assez conventionnel mais tracé au cordeau. Malgré une position de conduite basse, on trouve assez vite ses marques en s’installant dans le baquet.

Les commandes tombent facilement sous les doigts, d’autant que la marque aux anneaux a simplifié les fonctions les plus recherchées en revenant à des commandes directes par boutons, laissant les recherches secondaires aux arborescences de l’écran tactile central. On apprécie également le système de sortie ou entrée de place de parking, télécommandé au smartphone, fort précieux compte tenu du gabarit de la voiture.

Puissance dévastatrice

Maintenant que nous sommes installés face au volant mégaplat, appuyons sur le bouton « start », vu que la clef reste dans la poche. Le contact mis suggère par une sonorité de synthèse qu’il y a du monde sous le capot. La vocalise grondante réclamée par la législation européenne que doivent émettre les véhicules électriques à moins de 30 km/h, est là pour alerter les passants. Un leurre amusant, mais sans plus.

C’est parti. Avec ses 476 chevaux pouvant être boostés durant 2,5 secondes – lors d’un « départ arrêté » – à 530 canassons, pour 630 Nm de couple, la cavalerie de l’e-tron GT Quattro ne demande qu’à s’exprimer dans un cadre plus permissif que dans l’hexagone. Une sportive électrique fonctionnant bien différemment d’une thermique à la montée en régime progressive, il est important de revisiter son mode de conduite (proche parfois du pilotage).

Car sur une puissante accélération, la force démoniaque du couple (0 à 100 km/h en 4’’1), vous enfonce le corps tout entier au fond du siège, martyrisant un peu ( !) les cervicales. Ceux qui n’ont jamais roulé dans une électrique puissante ne peuvent comprendre.

360 km d’autonomie

Pour alimenter en énergie les deux moteurs électriques, les ingénieurs se sont donc orientés vers une batterie au lithium-ion d’une capacité de 93 kWh, offrant une autonomie de 480 km, soit 360 km en utilisation normale (chiffre de notre essai). Heureusement la GT étant dotée de la technologie 800 volts, son chargeur peut s’alimenter jusqu’à 270 kW/h de puissance sur les bornes haut débit comme Ionity (72 stations en France), soit une contrainte de temps d’attente limitée à 25 minutes.

Les palettes au volant permettent aussi de commander un freinage régénératif amplifié (jusqu’à 265 kW) capables de couvrir 90 % des freinages du quotidien, selon le constructeur. Il pourrait, sans que cela soit un crime de lèse-majesté, disposer de degrés de régénération supérieurs.

Une ballerine

Si à allure réglementaire, douceur et silence sont au rendez-vous, à la moindre requête du pied droit, les chevaux wattés répondent présents tout de suite. La GT bondit de virage en virage. Bien aidé par ses roues arrière directrices, on se régale sur les tracés sinueux alors que la suspension pneumatique, amène un confort de roulement digne d’une limousine.

Cette technologie lui permet de braquer dans un mouchoir de poche mais aussi d’avoir un postérieur très agile pour son gabarit. Quant au châssis lesté de batteries (700 kg) sous les passagers, il ne bronche pas sous le déferlement de couple malgré ses 2 347 kg.

Cette « ballerine » aux solides aptitudes routières n’est pas offerte à toutes les bourses, puisque la version d’entrée de gamme e-tron GT Quattro s’affiche à 101.500 € et 140.700 € pour la RS e-tron GT. Mais comme il n’y en a que 300 exemplaires à vendre en France…

Christian Chéron