Nouvelle XF, en adéquation avec l’image de Jaguar

Pour contrebalancer l’hégémonie des grandes routières d’outre-Rhin -  Audi A6, BMW série 5, Mercedes Classe E - le constructeur battant pavillon indien n’a donc pas lésiné sur les moyens pour que son best seller (280 000 modèles vendus) propose un agrément de conduite défiant toute concurrence.

Construite sur la même plateforme modulaire en aluminium que la petite dernière Jaguar XE et le futur SUV F-Pace - une démarche sacrément osée - la Britannique se place parmi les modèles les plus perfectionnés du marché. Si elle paraît assez proche de l’ancienne génération au plan stylistique - élégance et standing toujours d’actualité -, elle peut légitimement avancer d’autres arguments comme une tenue de route vraiment efficace et des technologies à la pointe du progrès.

Sous sa jolie robe légèrement affinée (calandre plus verticale et projecteurs plus aiguisés), la nouvelle Jaguar XF voit ses cotes quasi inchangées (- 7 mm en longueur), à l’exception de l’empattement agrandi de 5 cm (2;91 m), pour le plus grand plaisir des passagers arrière. Avec son profil élancé, les designers lui ont offert une silhouette de coupé. Par contre, la composition en aluminium (75%) sur le châssis réduit la masse de 190 kg alors que la rigidité se trouve accrue de 28%.  L’effet est immédiat sur la route avec une sensation d’agilité, de légèreté, avec des masses idéalement réparties à 50/50 pour la version 2.0 Diesel de 180 chevaux, la meilleure ennemie des routières allemandes !
 

Sur un filet de gaz

Ce 4 cylindres de dernière génération de la famille Ingenium, appelée à être la version la plus diffusée en France pour des raisons fiscales, outre qu’il revendique (en boîte manuelle) une sobriété record pour la catégorie (4l/100 km, soit une émission de 104 g/km), s’avère suffisamment tonique (430 Nm) même si la linéarité de l’accélération l’emporte sur le « coup de cul » attendu. Quant aux amateurs de mécaniques essence, ils ont le choix entre un 4 cylindres turbo de 240 ch, et un V6 3 litres suralimenté proposé en deux niveaux de puissance, 340 ch pour la V6 3.0, 380 ch pour la S comme sur le coupé F-Type.

Couplée à une boîte automatique égrénant ses 8 rapports avec une incroyable souplesse, cette dernière motorisation est un pur régal dés lors que l’on évolue sur un circuit (de Navarra). Elle se conduit sur un filet de gaz (700 Nm de couple!) et correspond tout à fait à l’idée que l’on se fait de cette féline anglo saxonne. Du coup, on profite à plein des qualités du châssis et des relances, la rigidité de la structure et l’optimisation des trains roulants lui conférant une extraordinaire agilité.

Malgré ses tarifs un peu élevés, la compétitivité de la nouvelle Jaguar XF est vraiment susceptible de faire hésiter bon nombre d’inconditionnels de berlines allemandes premium.

Christian Chéron