Le Coupé BMW M2 n’est que du plaisir

Les ingénieurs bavarois de chez M, comme Motorsport, ne se sont pas contentés de retravailler la plate-forme du coupé Série 2. Tout a changé au niveau des trains roulants, avec les ailes élargies de 8 cm (train arrière) qui abritent des jantes de 19" suite à l’adoption des liaisons au sol et de l’autobloquant de la M3. Même la boîte automatique à double embrayage et 7 rapports DKG s’est vue reprise de la grande sœur. Cette dernière étant moins pénalisée en malus gouvernemental (3.600 €) que la manuelle (6.500 €), ce choix est à conseiller vu le bénéfice de performance et d’agrément (coût de l’option 3.950 €).

Sa plastique en impose

Sinon, la BMW M2 reprend les fondamentaux de la marque avec un long capot moteur, un porte-à-faux avant réduit et un bouclier composé de larges prises d’air afin d’améliorer le refroidissement. Pas franchement bodybuildée mais reconnaissons que sa plastique en impose. À l’arrière, deux passagers pourront prendre place avec une garde au toit suffisante pour des adultes.

Une fois dans le cockpit, on retrouve tout ce qui fait le charme d’une native de la marque à l’hélice. La finition ne souffre d’aucune critique et l’univers premium est bien au rendez-vous, à l’image de cet arsenal technologique de sécurité et de confort.

Splendides vocalises

Explosive, la M2 réintroduit la notion de plaisir à son volant. Ne la sous-estimez pas pour autant sous prétexte qu’elle n’offre que 465 Nm de couplé dès 1 400 tr/min, et même 500 Nm pendant une brève période grâce à l’overboost, car à à la moindre pression sur la pédale de droite, vous vous trouvez enfoncer dans votre siège mais sans l’effet coup de pied aux fesses.

Ce 6 cylindres TwinPower Turbo qui est une version retravaillée du bloc N55 de la M235i, ayant reçu quelques éléments des M3 et M4, ne demande en effet qu’à prendre des tours. Avec 370 ch, une puissance qui le situe à 3 chevaux devant une Audi RS3 Sportback, et à 11 ch de moins qu’une Mercedes Classe A45 AMG, sa montée en régime est incroyablement  linéaire. Cette souplesse d’utilisation ne l’empêche pas de regarder droit dans les yeux ses rivales directes avec un 0 à 100 km/h en 4’’3 s (4’’5 s avec la boîte manuelle). Les vocalises assurées par une ligne d’échappement spécifique sont exceptionnelles et on adore les détonations dans l’échappement lors des changements des vitesses ou lors des décélérations.

Un peu d’humilité

À défaut d’être aussi informative que celle d’un kart, le train avant ultra incisif et accrocheur et la direction précise. Alors que les virages semblent en effet toujours plus proches les uns des autres et obligent à sans cesse passer d’un appui à l’autre (notre terrain de jeu se situait dans les Pyrénées), sa grande efficacité ne dispense pas d’une certaine humilité au moment de remettre les gaz. Pour les conducteurs moins expérimentés, le mode Sport est parfait car il corrige, le déhanché du train arrière grâce à la présence d’un différentiel M identique aux M3 et M4 pouvant renvoyer entre 0 et 100 % du couple suivant les besoins en termes de motricité. Quant au freinage, il est à la hauteur des performances, avec ses énormes disques pincés par des étriers à quatre pistons à l’avant.

La M2 est un coupé sacrément vivant qui s’impose comme une digne héritière de la Série 1 M.

Christian Chéron