Audi Q8 : véritable machine à voyager

En lançant le premier SUV coupé de son histoire avec une approche différente de la concurrence, la firme d’Ingolstadt cherche vraiment à se démarquer. Un toit peu incliné et fuyant vers l’arrière - moins « fastback » - permet de garantir une habitabilité de SUV conventionnel.

Par contre, les épaulements des ailes sont typiques des coupés sportifs, notamment d’Audi Quattro des années 90, alors que sa nouvelle calandre octogonale composée de 6 barrettes verticales devrait se retrouver prochainement sur tous les SUV de la marque Audi.

Au-delà de son style, une chose est certaine, ce Audi Q8 a un physique de déménageur. Les dimensions - 4,99 m de long, 1,71 m de haut et 2 m de large - ne laissent place à aucune équivoque. Si un tel gabarit demande un peu plus d’attention sur les petites routes, il a l’énorme avantage de garantir une super habitabilité aux places arrière alors que le coffre, de 605 litres à 1.755 litres, reste très pratique.

Par rapport à l'Audi Q7, il est un peu plus bas, plus large et ses porte-à-faux sont plus courts. Autre point de distinction, il reprend les moteurs et la planche de bord des nouvelles A6 Sportback et A7 Sportback. Pour la petite histoire, la base de sa conception s’appuie sur la plate-forme technique du Porsche Cayenne. Il y a pire.

Toutefois pour marquer sa différence, il bénéficie d’une technologie d’hybridation légère par alterno-démarreur. Alimenté par un réseau 48V et une batterie lithium-ion de 10 Ah, le but est d’aider aux démarrages et surtout de gratter quelques grammes de CO2.

Côté technologies, le SUV Audi Q8 fait bien évidemment le plein avec 39 systèmes d’assistances à la conduite, de quoi s’approcher toujours un peu plus de la conduite autonome. Dans son intérieur ultra moderne et numérique, on retrouve toute la digitalisation déployée sur le vaisseau amiral de la marque, l’Audi A8, avec l'écran numérique Virtual Cockpit qui facilite la conduite.
 

Audi a fait simple au lancement

Une seule motorisation. Il s’agit de V6 3.0 TDI de 286 ch et 620 Nm. Une motorisation bien connue qui équipe d’autres modèles de la marque. Dans quelques mois, le 45 TDI (V6 de 231 ch) et l’essence 55 TFSI (3.0 V6 essence de 340 ch) seront au catalogue. Avec une telle puissance, ce moteur possède tous les attributs pour emmener les 2.2 tonnes.

Testé autour de Megève dans les Alpes, le SUV Q8 nous a laissé un peu sur notre faim.

Pourtant, avec son centre de gravité plus bas et ses voies plus larges, il ne devrait pas y avoir photo avec le Q7 en matière de satisfaction. Sauf que son manque de dynamisme imputable à la lenteur de la boîte Tiptronic 8 sur les reprises à bas régime est surprenante.

Sinon, l’engin résiste particulièrement bien au roulis, que ce soit lors des freinages ou en conduite rapide. L’amortissement piloté est de série, mais il faudra passer par la case "options" pour bénéficier de la suspension pneumatique, qui offre jusqu’à 9 cm de débattement pour hisser la garde à 25,4 cm au-dessus du sol. De quoi arpenter quelques terrains hors des sentiers battus.

Finalement, son terrain de prédilection se situe sur autoroute. Le Q8 est une vraie machine à voyager dans un silence de fonctionnement et de roulement impressionnant.

Mais cette belle architecture a un prix et non des moindres. Les tarifs oscillent entre 78.300 et 100.800 € selon les finitions, auxquels il faut ajouter un malus compris entre 6.810 et 8.753 €.

Christian Chéron