Voiture électrique : première mondiale à Quimper

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Publié le: 25/09/2009 - Mis à jour le: 07/04/2015
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Seul contre tous, Vincent Bolloré défend la technologie lithium polymère de ses batteries. La présence du ministre de l'Écologie, hier à Quimper, a confirmé l'intérêt de l'État.

Production industrielle lancée

Vincent Bolloré a inauguré jeudi « la première usine du monde » capable de produire des batteries électriques selon la technologie lithium métal polymère. Elle se trouve à Ergué-Gabéric, près de Quimper. L'industriel breton inaugurera, fin octobre, une usine sœur, près de Montréal (Canada). Les équipes de Batscap (filiale Bolloré) ont réussi à mettre au point un processus de fabrication industrielle. Objectif, d'ici à juin 2010 : livrer 5 000 unités qui serviront à l'alimentation de la BlueCar fabriquée par Pininfarina près de Turin (Italie).

On parle de batteries, mais ce sont en réalité des ensembles complets, avec électronique de gestion. « Nous avons la maîtrise du groupe motopropulseur », souligne Jean-Marc Métais, directeur industriel des usines Bolloré. En juin Batscap fera le bilan. En fonction de la réponse du marché, la production pourrait passer à 15 000 ou 20 000 batteries par an. Les effectifs suivraient.

90 emplois créés à Quimper

Actuellement, 80 personnes travaillent chez Batscap. Essentiellement des ingénieurs et des techniciens. Ainsi que 30 opérateurs, ceux qui ont travaillé sur les prototypes de batteries. La montée en puissance de l'usine finistérienne va entraîner l'embauche de 90 opérateurs supplémentaires. L'usine canadienne (80 salariés pour le moment) va suivre le même rythme de croissance. Il faut répondre aux 6 400 précommandes de clients réclamant une BlueCar, la voiture 100 % électrique. Depuis 1991, Bolloré a investi un milliard d'euros dans ce programme. L'extension inaugurée jeudi a coûté 30 millions d'euros.

Pininfarina et Gruault les premiers

Les batteries conçues et fabriquées dans le Finistère équiperont en priorité la BlueCar dessinée par Pininfarina. Bolloré et Pininfarina ont créé une société commune. La fabrication des machines-outils permettant l'assemblage des voitures est lancée. Première série, début juin. Gruau, le carrossier mayennais, est également partenaire de Bolloré pour produire un minibus électrique. Le premier devrait rouler en juin à Laval. Jean-Marc Métais ajoute : « On ne s'est jamais interdit de vendre nos batteries à d'autres partenaires. »

Tramways, métro et barge

Bolloré est le spécialiste de l'énergie. À côté des batteries, il développe les supercapacités, capables de stocker de l'électricité. À Paris, un tramway teste le dispositif boulevard des Maréchaux. Le constructeur Bombardier est intéressé aussi. Plus surprenant, la technologie intéresse les fabricants de transbordeurs. Un projet est à l'étude, permettant des liaisons sur de courtes distances dans un détroit en Scandinavie.

Des élus survoltés

Jean-Yves Le Drian, président de la Région, défend la « glas économie » bretonne, économie verte et bleue. Glas, mot breton, se traduit par l'une ou l'autre des couleurs. « Une partie de la bataille mondiale se joue ici ! » lance Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie. Confirmant au passage le superbonus de 5 000 € pour les voitures électriques. Bernard Poignant, maire de Quimper, n'hésite pas : « Les spéculateurs, c'est Madoff. Les investisseurs, c'est Bolloré ! »

(Source : Jean-Pierre Le Carrou, Ouest-France)

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