Pourquoi le cours du pétrole baisse...

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Publié le: 28/07/2008 - Mis à jour le: 07/04/2015
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La flambée du cours du pétrole est stoppée. Depuis deux semaines, les cours baissent. Mais attention : ils restent et resteront très élevés.


La baisse des cours est-elle importante ?

C'est un net repli. Le 11 juillet, le baril de pétrole culminait à 147,27 dollars. Un record absolu. Mais en treize jours, les cours ont perdu près de 25 dollars pour finir, vendredi, à 123,26 dollars. Soit une baisse de 15 %. Dans le monde, le pétrole se paye toujours en dollars.


Comment se traduit-elle à la pompe pour les automobilistes ?

Dans les stations-service, les prix ont reculé de deux centimes d'euros au litre. Même chose pour le fioul domestique qui est repassé sous la barre d'un euro le litre. Les services de la ministre de l'Économie sont sur le pont pour vérifier que la baisse du prix du pétrole se répercute de manière immédiate sur ceux à la pompe.


Les prix vont-ils encore descendre ?

Cette semaine, le prix avoisinera les 120 dollars le baril, prévoient les spécialistes. Au mieux, 117 dollars. C'est ce qu'on payait en mai. Les plus optimistes parlent de 100 dollars. La hausse commencée voici six ans pourrait arriver à son terme cette année. Les cours du pétrole restent encore au plus haut, avec une augmentation de 30 % depuis le début de l'année. Depuis 2002, les cours ont plus que quadruplé. En 2007, le prix moyen du baril tournait autour de 72 dollars. Pour 2009, les spécialistes tablent sur 115 dollars et 110 dollars pour 2010.


Doit-on se fier aux prévisions optimistes ?

Les cours de l'or noir restent extrêmement volatiles. Un nouveau rebond n'est pas exclu. Au début de la semaine dernière, l'arrivée de l'ouragan Dolly dans le golfe du Mexique, où se concentre le quart des installations pétrolières américaines, avait provoqué une hausse des prix. Ils ont aussitôt baissé quand la menace s'est éloignée. Mais la période des ouragans ne fait que commencer. On n'est pas à l'abri, non plus, d'un attentat qui provoquerait une nouvelle flambée ou de tensions politiques avec des pays, comme l'Iran, par exemple.


Les gros consommateurs, comme les États-Unis, se sont-ils mis au régime ?

En avalant 20 % de la production mondiale, les États-Unis sont, de loin, le premier pays consommateur de pétrole. Aujourd'hui, leur situation n'est pas brillante. Il n'y a rien de mieux qu'un sérieux ralen- tissement économique pour contraindre un pays à économiser l'énergie, pétrole en tête. En voyant se profiler la récession américaine, les pays producteurs de pétrole ont d'ailleurs révisé à la baisse leurs prévisions. Aux États-Unis, la consommation de pétrole est tombée à son plus bas niveau depuis janvier 2007.

Même les automobilistes, pourtant très attachés à leurs voitures, surtout en été, roulent moins, faisant chuter la consommation d'essence, comme en France. Certes, les pays émergents, comme l'Inde et la Chine, consomment de plus en plus de pétrole. Mais, dans le même temps, tous les pays industrialisés réduisent leur consommation. Pour la première fois en neuf mois, les importations de pétrole ont fondu au Japon, troisième consommateur mondial. Résultat : la demande mondiale s'affaiblit de manière importante. Les prix baissent.


La Chine est-elle toujours aussi gourmande ?

Pour éviter toute panne d'électricité, fréquente par ailleurs, ou une pénurie de carburant durant les Jeux olympiques, la Chine a fait le plein de pétrole. Depuis plusieurs mois, elle a constitué des stocks impressionnants qui ont contribué à l'augmentation des prix mondiaux. Plus de la moitié de la hausse de la demande de pétrole dans le monde est due à la Chine. Elle diminuerait fortement ses achats à la fin des Jeux.


Peut-on compter sur des réserves de pétrole non exploitées ?

Aux États-Unis, George Bush a laissé entendre qu'il pourrait autoriser l'exploitation de pétrole au large de la Floride, de la Californie et surtout de l'Alaska. L'Arctique renfermerait 90 milliards de barils de pétrole et encore davantage de gaz. Sous la glace, l'or noir.


Source : Ouest-France


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