Plaques d'immatriculation : l'avenir du département

Actualité

Publié le: 05/06/2008 - Mis à jour le: 07/04/2015
P1706_080605.jpg
P1706_080605.jpg
Derrière les plaques, l'avenir du département

La plaque minéralogique est un véritable signe identitaire. Son changement intervient, par hasard, en plein débat politique sur une éventuelle suppression des départements, « vaches sacrées » de la République. Alors que la France doit impérativement équilibrer ses comptes pour 2012, alors qu'une réforme de l'État est engagée, cette question, toujours repoussée, ne relève plus du simple bavardage entre connaisseurs.

C'est la commission Attali - chargée de lister les freins à la croissance - qui a relancé le débat en proposant, parmi 300 suggestions au président de la République, celle qui consisterait à supprimer les départements. Les experts ont repris à leur compte un vieux constat : le maillage administratif français est devenu trop lourd, trop coûteux depuis la montée en puissance des communautés d'agglomération et des Régions. La proposition, il faut le rappeler, a été accueillie sous les huées des « départementalistes », qui veillent au grain.

En 2004, les départements étaient sortis gagnants de l'acte II de la décentralisation initié par Jean-Pierre Raffarin. Alors que l'on avait cru assister à la montée en puissance des Régions, les conseils généraux furent particulièrement bien traités dans les transferts de compétences. Ce qui eut pour effet de rendre encore plus opaque le fameux « millefeuille » administratif français (100 départements, 22 Régions, 18 000 groupements intercommunaux, 36 000 communes).

Sans tabou

Sachant qu'il s'agissait d'une patate chaude, Nicolas Sarkozy s'était empressé de s'opposer à la proposition iconoclaste d'Attali : « Les Français sont attachés à la légitimité historique (ils sont nés de la Révolution) des départements » avait-il sobrement commenté. À son tour, François Fillon avait botté en touche en déclarant : « La réforme qui consisterait à supprimer le département n'est pas d'actualité. » Et pourtant, quelque chose s'est passé qui en inquiète plus d'un…

Tout récemment, dans le prolongement du rapport Attali, Jean-François Copé a annoncé qu'un groupe de travail UMP avait accepté « d'ouvrir sans tabou le chantier » du rôle des Régions et des départements. Le groupe de travail UMP propose même « de faire siéger les conseillers généraux en collège régional ». Autrement dit, ils assureraient à la fois un mandat départemental et régional. Ce n'est encore qu'une réflexion, mais le seul fait d'y penser....

Alors, pourquoi la droite réformerait-elle ces terroirs électoraux qui lui ont été, par le passé, si favorables ? Peut-être parce que la gauche y est de plus en plus à l'aise : celle-ci détient 20 des 22 Régions, 58 départements sur 100.

Source : Ouest-France - Jacques Rouil


Retrouvez toute l'actualité automobile