Peugeot renoue avec la victoire au Mans

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Publié le: 15/06/2009 - Mis à jour le: 07/04/2015
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P2763_090615.jpgPeugeot fait chuter le colosse Audi à la R15 d'argile

Triomphe. La victoire au Mans se refusait aux 908 HDI Fap depuis deux ans. Au terme d'une course mouvementée dans les premières heures, Peugeot a su gérer au mieux ses intérêts pour briser l'hégémonie allemande.

Cela fait trois ans qu'ils courent après. Deux ans que la victoire se refuse à eux. Finalement, Peugeot l'a fait : triompher au Mans. Le constructeur français a comblé un vide de seize ans, lui qui en 1993 l'avait emporté avec une 905 confiée au trio Brabham/Bouchut/Hélary.

La joie dans le clan des Lionnes était à la hauteur des espoirs de la marque, des efforts consentis, des périodes de doutes traversées. En s'imposant au Mans, Peugeot a fait chuter une montagne incarnée par Audi. La marque aux anneaux avait fait des 24 Heures son champ de moisson à la victoire. Finalement, Audi, avec sa nouvelle R15, appelée à succéder à des R8 et des R10 si prolifiques en succès, avait des allures de colosse aux pieds d'argile. Une fragilité aperçue dès le jeudi lors des séances de qualification. Ce n'étaient que des apparences. Elles n'étaient en rien trompeuses.

La gestion rigoureuse après la panique

Peugeot a su profiter des faiblesses d'Audi. Mais avant cela et de lever les bras pour s'acheminer vers un succès aisé, Olivier Quesnel, le directeur de Peugeot Sport, a dû commencer par balayer devant sa porte. « Nous avions décidé de partir sur des bases rapides, peut-être un peu trop. On a commencé à prendre l'eau avec l'accrochage entre la 7 et la Pescarolo Peugeot, puis avec les soucis sur la voiture de Bourdais (accrochage avec la Porsche n° 76) puis l'abandon de la Pescarolo suite au crash de Tréluyer. A la faveur de la nuit, tout est rentré dans l'ordre. Alors, il suffisait de gérer. »

Dans cet exercice, Olivier Quesnel excelle. « Pour les pilotes, ce n'est pas toujours agréable à vivre », admettait-il. Chez Peugeot, l'idée était de privilégier le collectif à l'individualisme, en faisant fi des ego. « Le Mans, c'est une victoire de marque avant tout. »

La réclamation toujours d'actualité

Peugeot a gagné. L'histoire de la réclamation n'est pas pour autant remisée au placard, malgré son rejet par le collège des commissaires sportifs : « Le Mans, c'est une course extraordinaire, mais je veux qu'il y ait des règles précises. J'ai eu l'élégance de gagner pour ne pas passer pour un mauvais joueur. »

La victoire ne fait que conforter Peugeot dans ces certitudes. Ce succès, même s'il ne conditionnait pas l'avenir des Lionnes en endurance, devrait aider Quesnel à défendre le dossier.

Le directeur de Peugeot Sport a pris le parti de réviser ses objectifs de fin de saison. « Nous n'irons pas à Portimão disputer la 3e manche du championnat Le Mans Series. Une équipe d'usine n'a rien à faire en LMS. Je ne vais pas aller embêter Oreca ou Pescarolo. Nous irons courir à Laguna Seca et à Petit Le Mans aux Etats-Unis. C'est un marché d'avenir pour Peugeot. Et avec un peu de chance, je vais retrouver le Dr Ullrich (NDLR : le patron d'Audi). » Olivier Quesnel a pris goût à l'endurance, lui qui vient du rallye. Cela ne l'a pas empêché d'avoir Sébastien Loeb au téléphone après chaque spéciale du rallye de Grèce.

Le groupe PSA Peugeot Citroën, avec ce succès au Mans, s'est sans doute ouvert un nouveau livre de jolies histoires en endurance.

(Source : Ouest-France, Stéphane Bois)

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