24 Heures du Mans : Les lions ont tordu les anneaux

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Publié le: 15/06/2009 - Mis à jour le: 07/04/2015
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P2764_090615.jpgGené - Wurz - Brabham, les lions ont tordu les anneaux

Seize ans après sa dernière victoire, Peugeot place deux voitures en tête des 24 Heures du Mans 2009. Celle de Marc Gené, Alexander Wurz et David Brabham suivie de celle pilotée par Franck Montagny, Stéphane Sarrazin et Sébastien Bourdais.

Un Australien, un Espagnol et un Autrichien ont fait gagner une voiture française. Belle alchimie de talents pour marquer l'histoire des 24 Heures du Mans.

Le trio de « guerriers » s'est imposé devant celui des « sprinters ». Olivier Quesnel avait donné des surnoms à ses trois équipages, et, en l'espèce, la pioche est bonne. Rien ne sert de courir, il faut partir à point : les pilotes de la Peugeot 908 n° 9 ont faite leur la morale de la fable, aux dépens de ceux de la n° 8 qui, malgré leur départ en pole et leur cavalcade, n'ont pu rattraper David Brabham, Marc Gené et Alexander Wurz. Ces trois lions-là ont fait plier les seigneurs des Anneaux et tordu leurs espoirs.

David Brabham l'Australien de nationalité conserve de sa naissance, il y a 44 ans, à Wimbledon un atavisme fort pour le flegme britannique. Une heure avant l'arrivée, campant au stand, il ne cachait cependant pas sa nervosité, « aucun sentiment de joie ne peut monter tant que la ligne n'est pas franchie », disait-il. Lui, le plus expérimenté au Mans, attendait avec impatience ce joli pied de nez de l'histoire : accrocher enfin un titre au Mans à sa 16e participation (il avait fini 2e en 2003 avec Bentley et a aussi vécu cinq abandons), seize ans après son frère aîné Geoff - ce qui constitue une première dans l'histoire de la course - qui y avait triomphé en 1993 au volant d'une... Peugeot 905 : « Une demi-heure avant la fin de la course, j'ai pu le joindre par téléphone aux États-Unis, il a évoqué cette possibilité que je gagne à mon tour, et entendre sa voix a été plutôt cool. » Le succès, il l'impute à une tactique parfaite, un gros travail commun entre les équipages, « qui doivent tirer dans le même sens et surtout ne pas se tirer dans les pattes ». Discipline parfaitement respectée.

Marc Gené, Espagnol grand teint de 35 ans, a eu cet énorme privilège de boucler les derniers tours. Fidèle à Peugeot depuis son premier engagement au Mans (abandon en 2007, 2e en 2008), il s'est laissé aller à quelques larmes dans le dernier tour, contrevenant à sa réputation de garçon peu émotif, « j'ai compris à quel point voir les trois voitures en formation pour le final est énorme ». La victoire, il a attendu la dernière heure pour commencer à y croire, « je savais que, sauf souci mécanique, c'était acquis. Alors j'ai écouté la voiture, j'étais attentif à ce que tout se passe bien », jusqu'aux trois ultimes boucles « où j'ai su que c'était fait ». Le pilote porte en lui la fierté ressentie par le public de voir Peugeot gagner, « et à titre personnel je sens faire désormais partie de l'histoire du Mans, du sport automobile ».

Alexander Wurz, l'Autrichien émigré à Monaco, peut s'enorgueillir d'avoir remporté deux fois l'épreuve mancelle, la première en 1996 en tant que rookie. Il avait le redoutable honneur d'en prendre le départ, samedi, « et j'ai eu un peu peur parce que c'était la première fois que cela m'arrivait, mais je l'ai fait ». Deux succès en trois participations, « sans savoir lequel a le plus d'importance dans ce rêve de pilote », le carton est presque plein. Il y a 13 ans, Wurz en avait 22 et pilotait une TWR Porsche. L'année suivante, la marque enchaînait avec un second succès avec Tom Kristensen. De là à ce que Wurz y voie un signe du destin, une passation de témoin...

(Source : Ouest-France, Olivier Clerc)

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