Pascal Terry retrouvé mort sur le Dakar en Argentine

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Publié le: 08/01/2009 - Mis à jour le: 07/04/2015
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P2452_090108.jpgDisparition. Il avait fêté ses 49 ans le 1er décembre. Le motard originaire de Percy a été retrouvé mort, hier, en Argentine. Il avait disparu dimanche.

« C'est avec beaucoup de tristesse que l'organisation a été informée que Pascal Terry, 49 ans, a été retrouvé mort dans la nuit du 6 au 7 janvier à 2 h 10 du matin », dit laconiquement un communiqué de l'organisation du Dakar 2009. Comme il a été tardif ! Et combien il soulève de questions... Ces quelques lignes, publiées hier sur le site internet de l'épreuve, ajoute juste quelques précisions de localisation du drame : « Le pilote se trouvait dans un endroit très difficile d'accès au milieu d'une végétation très dense de type maquis, à une quinzaine de mètre de sa moto. Il avait retiré son casque, et s'était abrité à l'ombre, disposant de nourriture et d'eau retrouvées près de lui. La police et la justice de la Province de la Pampas vont procéder aux investigations légales afin notamment de déterminer les causes du décès. »

Et voilà. C'est tout. Pascal Terry, qui avait fêté son anniversaire le 1er décembre dernier, était originaire de Percy. Membre du team manchot MD Rallye Raid d'Antoine Morel, il se disait lui-même « enfant du Dakar », et affichait une joie de premier communiant à la fin novembre, lorsqu'il avait enfin touché du doigt son rêve, au Havre. À l'occasion des vérifications techniques et administratives, il avait sillonné les hangars des Docks Café du port haut-normand, croisé quelques vedettes du rallye, plaisanté avec des copains à venir, collant comme un rémora aux basques de son pote de longue date, Pascal Gilbert. C'est cet autre Manchot, également motard mais habitué du rallye du temps où il se courait en Afrique, qui avait communiqué le virus à son ami. Non pas celui du spectateur, « de tout temps, lorsque le départ se faisait de Paris, j'allais sous la Tour Eiffel, encore en costume de réveillon de Nouvel An, pour y assister. » Mais celui du participant.

Panne d'essence

Les deux hommes, assurant qu'il s'agirait-là « d'une dernière à moto », habitués à rouler ensemble pour avoir partagé de nombreux raids en Afrique, avaient décidé de faire piste commune en Argentine. Sauf qu'une panne d'essence les a séparés, dimanche, lors de la 2e étape. Que s'est-il passé ensuite ? La seule certitude, c'est que Pascal Terry a été dépanné par un autre concurrent. Mais sans que sa Yamaha 450 reprenne sa route, comme en atteste sa balise de détresse, immédiatement activée. Dès lundi, il était annoncé sur le site du Dakar parmi les abandons. Sauf que les choses ne se sont pas déroulées de cette manière.

Jamais le motard, père d'un garçon et chef d'une importante entreprise du bâtiment à Rosny-sur-Seine, n'a été vu depuis au bivouac. Seule, une rumeur a couru, selon laquelle il y aurait été aperçu. On sait aujourd'hui que cela n'a pas été le cas. Son corps n'a donc été retrouvé par les secours qu'entre mardi et hier. Et ce qui semble bien être un incroyable dysfonctionnement d'ASO, l'organisateur de l'épreuve, se fait jour. Il est en effet impossible de perdre de vue un coureur dont la balise de détresse fonctionne. Celle de Pascal Terry a émis, son signal a bien été capté par le siège du Dakar à Paris, mais l'information n'a pas été immédiatement retransmise sur le terrain, en Argentine. Et les équipes de secours ont été dépêchées bien tard.

Olivier Clerc, Ouest-France