Logan, le succès d'une low-cost

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Publié le: 21/04/2008 - Mis à jour le: 07/04/2015
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P1596_080421.jpgLa Logan, moquée hier, adorée aujourd'hui.
Solide et pas chère, disent les constructeurs... et les acheteurs. La voiture low cost de Renault, commercialisée par Dacia, est un immense succès.


Au départ, on s'est moqué d'elle. On l'appelait « voiture au rabais ». Son allure pataude faisait ricaner. « Nous-mêmes, on en souriait », glisse un vendeur dans une concession Renault à Rennes. Aujourd'hui, berline ou break, la Logan se vend « sans argument », s'amusent les commerciaux. Un bonheur.

Pourquoi acheter une Logan ? « Parce que c'est pas cher », répond, comme tous les acquéreurs, Jean-Pierre, bibliothécaire à Saint-Malo. Son break bleu acier sept places, avec pas mal d'options, lui a coûté 13 000 €. Depuis, avec famille et amis, il voyage. À sept dans l'auto. « En plus, c'est un diesel. Et puis, en break, elle est jolie. »

« Je préfère voyager »
Que la Logan fasse partie du groupe Renault a fini de convaincre Jean-Pierre. « On sait que dans n'importe quel bled de France, on pourra trouver un garage. » (1) L'assurance de la « tranquillité, tout le monde veut ça, confirme un autre vendeur. On n'a quasiment aucun retour à l'atelier. C'est agréable pour tout le monde. »

« Pas un pépin depuis deux ans », se réjouit aussi Didier. Ce cadre supérieur de presque 60 ans n'a pas le profil type des acheteurs de Logan. Mais il en est un ardent promoteur. C'est qu'il se fiche pas mal d'en « jeter » avec son auto et refuse d'y engouffrer toutes ses économies. « Je préfère aller au resto, voyager ». Sa Logan ivoire, il l'a eue au prix de son ancienne R19 achetée 80 000 francs en 1989. Et qu'importe le « gros derrière » de son auto : Didier voulait un truc « solide » et « spacieux » pour transporter ses petits-enfants. Un grand coffre. Six litres au 100. Et elle a du punch. « C'est mon seul plaisir en voiture : j'adore griller les gens au démarrage. » Il est servi.

Parmi les acheteurs de Logan, il y a des gens comme Didier, « qui ont des moyens, décrypte le vendeur. Certains la prennent en seconde voiture, pour aller à la chasse, à la pêche », ou pour la résidence secondaire. « Mais il y a aussi des gens qui se saignent pour l'acheter. C'est leur première voiture neuve. Renault leur a donné le goût et les moyens de ça », dit-il. Ça le touche, lui, le « fils d'ouvrier ».

Trois à quatre mois d'attente

Quand ils arrivent chez les concessionnaires, les acheteurs ont déjà choisi « le type, les équipements, la couleur », dit une porte-parole de Renault. Ils viennent juste tenter une petite remise. En vain, car la Logan ne se négocie pas. Et s'informent aussi sur les délais de livraison. « On est monté jusqu'à neuf mois. Aujourd'hui, c'est plutôt trois ou quatre mois ».

La voiture n'est pas chère parce qu'elle est fabriquée en Roumanie et au Maroc. Par des ouvriers peu cher payés (d'où les récentes grèves en Roumanie). Cette situation pose-t-elle des questions d'éthique aux acheteurs ? La question n'a pas effleuré Jean-Pierre. Didier, lui, s'attendait à être un peu attaqué par son entourage. Ce n'est pas arrivé.

Au contraire, il remporte toujours du succès auprès des passants, quand il gare sa Logan devant la boulangerie. « On m'apostrophe, on m'interroge », s'amuse-t-il. Il raconte aussi qu'à Ouarzazate, « tous les taxis roulent en Logan ». Finalement, se dit-il, une seule chose « l'horripile » dans cette voiture. Une bricole. Le clignotant qui fait « tic-tic » quand on l'actionne.

Carine JANIN.

(1) En fait, tous ne sont pas agréés Dacia.