Les voitures aussi vont devoir se mettre au bio...
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Publié le: 05/03/2007 - Mis à jour le: 08/10/2019
P992_070305.jpgLes constructeurs autos déboulent au Salon de l'agriculture avec des modèles roulant au bioéthanol et au biodiesel.
« Vous passez un doigt dans le pot d'échappement, c'est propre ! Vous renversez un peu de carburant par terre, c'est propre ! Et, en plus, quand vous roulez, ça sent bon ! » Jean-François Loiseau, producteur de céréales et président de coop, ne tarit pas d'éloges sur le bioéthanol.
Au Brésil, il a pu conduire une auto roulant uniquement avec de l'alcool de canne à sucre. Au Salon de l'agriculture, il fait de la pub pour les carburants verts sur le stand « Passion Céréales ». C'est dans le hall 2, juste à côté des autos rutilantes de Renault, PSA, Ford et Saab...
80 centimes d'euro le litre
Ces grandes marques proposent des modèles roulant au bioéthanol, produit à partir du blé et du maïs, pour les véhicules à essence et au diester, à base de colza et de tournesol, pour les moteurs diesel. « Six gros projets industriels ont obtenu l'agrément de l'État pour produire du carburant vert à partir du blé, de la betterave et du maïs, ajoute Jean-François Loiseau. Actuellement, la production est de 200 000 t de bioéthanol, mais nous atteindrons plus d'un million de tonnes en 2010. »
Les pétroliers l'incorporeront jusqu'à 10 % dans l'essence. Ce mélange ne nécessitera aucune modification sur le moteur. L'autre voie, plus radicale, c'est le super-éthanol E85 avec 85 % de carburant écolo et à peine 15 % d'essence. « Il existe 20 pompes capables d'en distribuer en France, précise Jean-François Loiseau. Total annonce l'installation de 200 pompes, on devrait atteindre 700 à la fin 2007. »
À 80 centimes d'euro le litre, le super-éthanol devrait séduire pas mal d'automobilistes. « On pourrait atteindre rapidement 300 000 voitures « flex-fuel » sur les 600 000 modèles à essence vendus chaque année en France. » Renault commercialisera ses premières Mégane et Clio capables de rouler à l'E85 en juin 2007. « Le mélange est un peu plus corrosif que l'essence, précise Laurent Gerbet, attaché de presse chez le constructeur. On doit renforcer les durites, le réservoir et quelques pièces. Le surcoût ne dépasse pas quelques centaines d'euros. »
On sentira bientôt les premiers effluves d'alcool dans le sillage des autos. Le superéthanol relâche nettement moins de CO 2 que l'essence, mais le bilan écologique doit tout prendre en compte : des semis en passant par les récoltes, le transport et le raffinage. « À l'arrivée, le bilan écologique est de 30 % favorable au super-éthanol fabriqué à partir du blé et de 70 % pour la canne à sucre. »
Du biodiesel à Saint-Nazaire
La seconde voie, c'est celle du biodiesel fabriqué avec du colza et du tournesol. L'État a donné l'agrément pour la fabrication de 3,2 millions de tonnes à l'horizon 2010. Sofiprotéol, l'établissement financier de la filière oléoprotéagineuse tricolore, a lancé un programme industriel extrêmement ambitieux. « Nous avons deux grands projets dans l'Ouest, à Montoir-Saint-Nazaire et à Bordeaux, indique Pauline Ziadé, responsable de la communication industrielle de Sofiprotéol. L'usine nazairienne démarrera sa production cet été et produira 250 000 t de biodiesel par an. À côté, une usine Cargill triturera les graines de colza et approvisionnera notre usine à travers un pipe. »
Un autre pipe-line acheminera le diester jusque chez Total. Coût de l'investissement : 40 millions d'euros, plus 3,5 millions d'euros pour le pipe. Rien que dans l'Ouest, 160 000 ha ont été mis en culture pour fournir 600 000 tonnes de graines à Montoir. Après le pressage par Cargill, il restera 350 000 t de tourteaux de colza qui serviront pour nourrir les animaux dans les élevages.
Idem pour la filière bioéthanol : les graines de blé pressées fourniront 1 million de tonnes de drèches, un aliment riche en protéines pour les vaches. Conséquence positive tous ces tourteaux hexagonaux remplaceront les importations de soja du Brésil et des États-Unis.
Jean-Paul LOUÉDOC.
« Vous passez un doigt dans le pot d'échappement, c'est propre ! Vous renversez un peu de carburant par terre, c'est propre ! Et, en plus, quand vous roulez, ça sent bon ! » Jean-François Loiseau, producteur de céréales et président de coop, ne tarit pas d'éloges sur le bioéthanol.
Au Brésil, il a pu conduire une auto roulant uniquement avec de l'alcool de canne à sucre. Au Salon de l'agriculture, il fait de la pub pour les carburants verts sur le stand « Passion Céréales ». C'est dans le hall 2, juste à côté des autos rutilantes de Renault, PSA, Ford et Saab...
80 centimes d'euro le litre
Ces grandes marques proposent des modèles roulant au bioéthanol, produit à partir du blé et du maïs, pour les véhicules à essence et au diester, à base de colza et de tournesol, pour les moteurs diesel. « Six gros projets industriels ont obtenu l'agrément de l'État pour produire du carburant vert à partir du blé, de la betterave et du maïs, ajoute Jean-François Loiseau. Actuellement, la production est de 200 000 t de bioéthanol, mais nous atteindrons plus d'un million de tonnes en 2010. »
Les pétroliers l'incorporeront jusqu'à 10 % dans l'essence. Ce mélange ne nécessitera aucune modification sur le moteur. L'autre voie, plus radicale, c'est le super-éthanol E85 avec 85 % de carburant écolo et à peine 15 % d'essence. « Il existe 20 pompes capables d'en distribuer en France, précise Jean-François Loiseau. Total annonce l'installation de 200 pompes, on devrait atteindre 700 à la fin 2007. »
À 80 centimes d'euro le litre, le super-éthanol devrait séduire pas mal d'automobilistes. « On pourrait atteindre rapidement 300 000 voitures « flex-fuel » sur les 600 000 modèles à essence vendus chaque année en France. » Renault commercialisera ses premières Mégane et Clio capables de rouler à l'E85 en juin 2007. « Le mélange est un peu plus corrosif que l'essence, précise Laurent Gerbet, attaché de presse chez le constructeur. On doit renforcer les durites, le réservoir et quelques pièces. Le surcoût ne dépasse pas quelques centaines d'euros. »
On sentira bientôt les premiers effluves d'alcool dans le sillage des autos. Le superéthanol relâche nettement moins de CO 2 que l'essence, mais le bilan écologique doit tout prendre en compte : des semis en passant par les récoltes, le transport et le raffinage. « À l'arrivée, le bilan écologique est de 30 % favorable au super-éthanol fabriqué à partir du blé et de 70 % pour la canne à sucre. »
Du biodiesel à Saint-Nazaire
La seconde voie, c'est celle du biodiesel fabriqué avec du colza et du tournesol. L'État a donné l'agrément pour la fabrication de 3,2 millions de tonnes à l'horizon 2010. Sofiprotéol, l'établissement financier de la filière oléoprotéagineuse tricolore, a lancé un programme industriel extrêmement ambitieux. « Nous avons deux grands projets dans l'Ouest, à Montoir-Saint-Nazaire et à Bordeaux, indique Pauline Ziadé, responsable de la communication industrielle de Sofiprotéol. L'usine nazairienne démarrera sa production cet été et produira 250 000 t de biodiesel par an. À côté, une usine Cargill triturera les graines de colza et approvisionnera notre usine à travers un pipe. »
Un autre pipe-line acheminera le diester jusque chez Total. Coût de l'investissement : 40 millions d'euros, plus 3,5 millions d'euros pour le pipe. Rien que dans l'Ouest, 160 000 ha ont été mis en culture pour fournir 600 000 tonnes de graines à Montoir. Après le pressage par Cargill, il restera 350 000 t de tourteaux de colza qui serviront pour nourrir les animaux dans les élevages.
Idem pour la filière bioéthanol : les graines de blé pressées fourniront 1 million de tonnes de drèches, un aliment riche en protéines pour les vaches. Conséquence positive tous ces tourteaux hexagonaux remplaceront les importations de soja du Brésil et des États-Unis.
Jean-Paul LOUÉDOC.
