Le secteur automobile dans l'inconnue après octobre

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Publié le: 09/09/2009 - Mis à jour le: 07/04/2015
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P2860_090909.jpgChez Renault ACI comme chez d'autres équipementiers de l'automobile, on travaille au mois par mois, sans visibilité.

Les entreprises du secteur de l'automobile dans la Sarthe connaissent une reprise d'activité. Jusqu'à quand ? Elles travaillent sans visibilité, au mois par mois.

Chômage partiel

Jusqu'ici tout va bien. Prudent, le secteur automobile ne se réjouit pas trop vite d'une reprise d'activité. Et pour cause. Certaines entreprises ont toujours recours au chômage partiel. C'est le cas de Mécachrome à Sablé-sur-Sarthe ou de Harman Becker, le fabricant de haut-parleurs pour des véhicules moyen et haut-de-gamme à Château-du-Loir.

« Depuis février, nous sommes en chômage partiel une semaine par mois, confirme le directeur, Stéphane Calloc'h. On a retrouvé un rythme normal pour une activité toutefois réduite. » La société, qui a licencié plus d'une centaine de personnes l'hiver dernier, s'est engagée auprès des 200 salariés restant à maintenir l'emploi jusqu'à fin avril. « Nous aurons recours au chômage partiel jusqu'à fin décembre. Au premier semestre 2010, nous équiperons la nouvelle Jaguar XS et la remplaçante de la 407. » Après...

Pas de visibilité

Toujours pas de visibilité dans les entreprises. Renault ACI, le poids lourd de l'industrie automobile sarthoise, le clame haut et fort. Après un mois de juillet en plein emploi, mais sans intérimaires, le mois de septembre perd un peu en activité par rapport à septembre 2008 (moins 10 %). Pas de recours au chômage partiel, « un bon niveau d'activité », mais rien de folichon non plus. Du côté syndical, « on craint du chômage partiel fin octobre. Renault fait travailler des lignes de production le samedi et le dimanche alors qu'on n'a pas une activité débordante », assure la CGT qui prépare son action nationale du 17 septembre, à Paris.

NTN assemblera en Roumanie

« Un marché encore un peu chaotique. » Pour le Pdg de NTN Transmissions Europe, Philippe Guyomard, l'objectif est de rééquilibrer les comptes, après une perte de plusieurs millions d'euros. Pour gagner plus que l'activité liée aux petits véhicules (la C3 de PSA), NTN ouvre en octobre un site en Roumanie où seront assemblées les pièces usinées à Allonnes.

« On a gagné des marchés ici, notamment avec la Russie et le Brésil, parce qu'on peut assembler là-bas. L'assemblage en Roumanie coûte moins cher à nos clients, Renault et Suzuki », explique le Pdg. En octobre dernier, NTN annonçait la création d'une centaine d'emplois d'ici à 2012. Ce n'est plus d'actualité.

Méfiance en fin d'année

Effet de la prime à la casse ? Toujours est-il que le fabricant de joints d'étanchéité, Hutchinson, à Sougé-le-Ganelon, connaît un bon mois de septembre, avec embauche d'une centaine d'intérimaires. « La nouvelle Renault Scenic, la Peugeot 3008 de PSA marchent fort en ce moment. On a retrouvé des volumes d'activité du premier semestre 2008 », annonce Pascal Belin, directeur du site.

Hutchinson commence à travailler sur la nouvelle C3 et la petite DS, commercialisée en novembre. « On reste méfiants pour la fin d'année. Une fois que les stocks seront constitués, nous connaîtrons un ralentissement. En 2010, nous avons un projet avec BMW et enfin, la remplaçante de la C4 dont le démarrage est prévu en mai. »

Retour des intérimaires

GKN Driveline, l'autre spécialiste manceau du joint de transmission, prévoit une baisse d'activité en octobre, a priori de 10 % inférieure à celle de septembre. Pour le moment, on ne parle pas de chômage partiel. Le retour d'une dizaine d'intérimaires confirme un retour d'activité. En septembre dernier, GKN employait près d'une centaine d'intérimaires. Pour Force ouvrière, qui attend son secrétaire national Jean-Claude Mailly le 30 septembre au Mans, le secteur automobile connaît « une amélioration passagère. Les stocks sont enfin écoulés. Mais on est loin de l'activité normale », commente Christian Salori. La CFDT n'est pas plus confiante. « La rentrée est très contrastée, on est plutôt en veille dans l'automobile », affirme Alain Vétillard qui se dit interpellé par la dégradation des conditions de travail.

(Source : Ouest-France)

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