Le Japon, patrie de la voiture écolo

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Publié le: 21/09/2009 - Mis à jour le: 07/09/2023
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À 33 ans, Yasunori a succombé aux charmes de la voiture hybride

Le salon de l'Auto de Francfort déroule en ce moment le tapis rouge aux véhicules électriques.

Au berceau de la Toyota Prius, les voitures « propres » ont plusieurs longueurs d'avance.

Tokyo. De notre correspondant

« Je suis un fan de la Prius ! » à 33 ans, Yasunori ne tarit pas d'éloges sur sa voiture. « Elle est vraiment très peu gourmande et, bien qu'elle soit plus grande que celle que je conduisais avant, mon plein dure deux fois plus longtemps ! »

Comme lui, ils sont 700 000 Japonais à avoir succombé au charme du véhicule hybride de Toyota. Un succès qui ne se dément pas depuis le lancement de la première version de la Prius, en 1997. Les ventes dans le monde entier, depuis l'origine, viennent de dépasser les 2 millions d'exemplaires.

Les prix baissent

Le phénomène prend de l'ampleur, au point que la dernière version du modèle écolo est, depuis trois mois, la voiture la plus vendue au Japon ! Toyota revendique un carnet de commandes de 250 000 unités et le délai d'attente atteint 8 à 10 mois.

Le constructeur vise à présent le million de voitures hybrides vendues chaque année dans le monde. Longtemps seul sur le créneau de ces véhicules mi-carburant, mi-électriques, Toyota doit à présent affronter la concurrence d'Honda et de son Insight, modèle beaucoup plus récent mais aussi moins cher. Résultat, la Prius a elle aussi vu ses tarifs chuter. Devant le siège tokyoïte d'Honda, où sont exposés les derniers modèles hybrides de la marque, Shozo, la soixantaine, n'en revient toujours pas : « Il y a quelques années, mon fils avait payé sa Prius beaucoup plus cher... Maintenant, on peut avoir une hybride pour 2 millions de yens (15 000 €) et ça va encore baisser ! » Pour l'heure, l'Insight est loin d'atteindre les chiffres de vente de la Prius, mais leur popularité fait qu'une voiture sur dix vendue au Japon, est aujourd'hui une hybride.

À côté de ces modèles grand public se développe un marché de niche : celui de la voiture électrique. Premier à s'être lancé, Mitsubishi Motors avec sa petite i-MiEV, verte par excellence puisqu'elle fonctionne uniquement à l'énergie électrique, donc sans émission directe de CO2.

L'i-MiEV entre timidement sur le marché nippon. Certaines compagnies de taxi l'on adoptée, mais on n'en voit que rarement dans les rues de Tokyo. Il faut dire que le véhicule ne peut parcourir que 160 km d'une seule traite, contre 1 700 km pour une Prius.

Des limitations que semble ignorer Nissan, passé à côté de l'hybride, et qui compte bien se rattraper avec le tout électrique. Son modèle phare, la Leaf présenté cet été par Carlos Ghosn, président de Renault Nissan, ne manque pas d'ambition.

Nissan compte la produire massivement à partir de fin 2010. La Leaf, que l'on pourrait prendre de loin pour une Prius, est présentée comme étant « totalement neutre pour l'environnement ». La différence avec une voiture hybride ? C'est un peu comme « fumer un peu, et ne pas fumer » plaisante Carlos Ghosn.

(Source : Vincent Touraine, Ouest-France)

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