Le bioéthanol décolle

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Publié le: 05/06/2008 - Mis à jour le: 12/07/2022
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Écolo et pas cher, le bioéthanol décolle.

Dopé par la flambée des prix à la pompe, l'E85 séduit de plus en plus de Manceaux. Même si avec ce carburant vert, tout n'est pas rose.

« La dernière fois que je suis venu, il n'y en avait plus. » A la station-service du magasin Champion, avenue Olivier-Heuzé, Jacques glisse un pistolet bleu dans le réservoir de sa Mégane. Comme des centaines de Sarthois, cet habitant d'Yvré-le-Pôlin s'est converti au bioéthanol. Baptisé E85, ce carburant vert séduit de plus en plus d'automobilistes. Plus pour son prix, défiant toute concurrence, que pour ses vertus écologiques, contestées. « C'est vrai qu'il y a un engouement, surtout depuis la forte augmentation du prix de l'essence », constate Guy Bourdeau, pompiste du Champion, qui propose du bioéthanol depuis un an. La première cuve s'est vidée en six mois, la seconde en quatre mois. « Depuis trois mois, c'est une cuve tous les dix jours. On fait plus de mille litres par jour. » Un volume important, même s'il reste inférieur aux autres carburants : 5 000 l de gazole, 2 500 l de SP95.

En un an, la station Carrefour de l'A11, à Sargé, a doublé ses ventes de bioéthanol. « En mai, on est à 4 000 litres », indique David Abrieu, gérant de la station, qui relativise l'importance des masses : depuis janvier, sa station a écoulé 1,7 million de litres de gazole. Troisième point de vente d'éthanol en Sarthe : le Leclerc de Château-du-Loir. « Ça ne marche pas terrible. Par semaine, on a cinq à dix voitures », confie Elise, pompiste. Ce bilan contrasté ne surprend guère son collègue du Champion : « Le gouvernement avait annoncé un millier de pompes en France. Pour l'instant, il y en a tout juste 200. Et certains clients se demandent si ça va durer. »

Les scooters aussi

Profil de ces clients ? Pas que les écolos ou les fauchés. « Tout le monde cherche le moins cher, y compris les nantis. Il y a des étrangers, des gens qui n'ont pas trop de moyens, mais je vois aussi des Mercedes », raconte Mickaël, pompiste à la station du Champion. « Il y a même des jeunes qui en mettent dans le scooter. Un quatre-temps, ça passe encore. Mais un deux-temps, c'est déconseillé. » Point commun de ces consommateurs : remplir le réservoir sans vider le porte-monnaie. « L'éthanol est quasiment deux fois moins cher que le sans-plomb. Même si ça consomme un peu plus, ça vaut le coup », confie Jacques, un oeil sur le ticket de caisse. Guy confirme : « Le côté écolo, souvent les gens s'en foutent. Ce qu'ils voient d'abord, c'est le prix. »

Source : Ouest-France - Jérôme lourdais


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