L'Europe veut harmoniser le prix du diesel

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Publié le: 14/03/2007 - Mis à jour le: 08/10/2019
Le prix du diesel et de l'essence devront se rejoindre, prône la Commission, pour éviter le « tourisme pétrolier » au Luxembourg ou ailleurs.

STRASBOURG (de notre bureau européen). - « On ne peut supporter de tels écarts entre des droits d'accise sur le gazole utilisé par les camions », estime le commissaire européen à la fiscalité, Laszlo Kovacs. Ils écornent les portefeuilles des États et ruinent l'environnement.

Une étude néerlandaise chiffre à 10 millions de kilomètres supplémentaires le simple fait d'aller chercher du fuel moins cher de l'autre côté de la frontière. Selon la Commission, l'Allemagne perd de 1,9 à 3,5 milliards d'euros, chaque année, à cause du trafic frontalier avec le Luxembourg.

Pour en finir avec ce « tourisme à la pompe », la Commission propose de modifier la directive sur les taxes sur le gazole pour les faire « converger ». D'un côté, les pays (Baltes ou Luxembourg) à faible taxation devront faire passer progressivement leur taxe à au moins 0,38 €/l tant pour le diesel que pour l'essence sans plomb. De l'autre, les pays à forte fiscalité comme l'Allemagne (0,47 €/l), le Royaume-Uni (0,73 €) et, dans une moindre mesure la France (0,42 €), pourraient baisser leur taxe pour les camions, pour compenser l'augmentation d'autres taxes, par exemple les péages routiers.

Des distorsions qui nuisent à l'environnement

« Notre objectif n'est pas de baisser la fiscalité, explique le commissaire Kovacs, mais de mettre un terme à ces distorsions de concurrence qui nuisent à l'environnement. »

Sur le prix à la pompe, « les conséquences sont difficiles à prévoir », estime un expert. Car la mesure est étalée sur plusieurs années, jusqu'à 2014, voire 2017, et sera donc en partie grignotée par l'inflation. Toutefois, le changement climatique aidant, la Commission semble bien décidée à diminuer l'avantage compétitif du diesel sur l'essence. Seule consolation, la France pourra conserver son diesel « poids lourds ».

Cette proposition doit maintenant être adoptée par le Conseil des ministres unanime. C'est-à-dire que le veto d'un seul pays suffit à bloquer toute décision.

Nicolas GROS-VERHEYDE.