L'automobile américaine prend la crise de plein fouet

Actualité

Publié le: 28/05/2009 - Mis à jour le: 07/04/2015
P2723_090528.jpg
P2723_090528.jpgAuto : fin de partie pour le géant General Motors.

Chrysler cédé à Fiat, GM nationalisé par Washington : tel se dessine le nouveau paysage automobile américain. Pour Opel, l'Allemagne a choisi Fiat et Magna.

Comment empêcher l'industrie automobile américaine d'aller dans le mur ? C'est le casse-tête auquel étaient confrontés deux des trois constructeurs historiques de Detroit et l'administration américaine.

En amont, fermetures d'usines, chômage technique, plans de départs volontaires à répétition n'ont pas suffi à retrouver les chemins d'une rentabilité mise à mal par la concurrence japonaise, avec ses voitures moins chères et moins gourmandes en carburant.

En aval, George W. Bush, puis Barack Obama, ont déversé - en pure perte - des milliards d'aides publiques dans ces entreprises emblématiques pour retarder l'échéance.

Aujourd'hui, Chrysler n'existe plus. Placé sous la protection du chapitre 11 (1) depuis le 30 avril, le plus petit des grands constructeurs américains devrait renaître de ses cendres si un juge donne son feu vert au plan de redressement piloté par Washington.

Un plan qui prévoit que le « nouveau » Chrysler sera détenu à 20 %, dans un premier temps, par Fiat (35 % à terme), tandis que le fonds social à gestion syndicale UAW détiendra 55 % du capital. Les gouvernements américain et canadien y entreront conjointement à hauteur de 10 %.

Pour General Motors, qui dira officiellement lundi, au plus tard, s'il se place ou non sous la protection du chapitre 11, le scénario s'annonce similaire. Car, hier, les négociations menées entre GM et ses détenteurs d'obligations pour restructurer sa dette ont échoué. Dans le même temps, le géant de Detroit a transféré à sa filiale allemande Opel le contrôle de ses usines et de ses brevets en Europe.

Dans sa version future, le « nouveau » General Motors devrait être détenu à 72 % par les gouvernements américain et canadien (ce qui coûtera, à terme, 50 milliards d'euros à Washington) et à 17,5 % par AUW. Les actuels détenteurs d'obligations de GM se contenteront des miettes.

L'avenir d'Opel paraissait moins clair. Trois candidats étaient intéressés. Fiat, mais aussi l'équipementier Magna et le fonds de pension RHJI. À quatre mois des législatives, la chancelière Angela Merkel a dit sa préférence : Fiat et Magna. Un choix délicat, car Opel emploie 25 000 personnes outre-Rhin. Et l'État devra apporter des garanties fédérales à hauteur de cinq à six milliards d'euros à l'opération...

(1) Le « chapter 11 » de la loi américaine sur les faillites permet à l'entreprise de fonctionner normalement, sous contrôle d'un tribunal, en lui laissant le temps de chercher un accord avec ses créanciers. Sans avoir à honorer ses échéances.

(Source : Ouest-France)