General Motors garde Opel... moins 10 000 postes

Actualité Opel

Publié le: 05/11/2009 - Mis à jour le: 07/04/2015
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Le constructeur américain l'a annoncé hier. Un véritable camouflet pour la chancelière allemande Angela Merkel qui se bat depuis plusieurs mois pour éviter le pire à la marque.

Cela s'appelle, au mieux, un changement de cap, au pire, une volte-face... General Motors (GM), le numéro un de l'automobile aux États-Unis, au bord de la faillite, a tout fait depuis plusieurs mois pour se débarrasser de sa filiale européenne, Opel. Pas n'importe quelle filiale. Une marque célèbre, réputée et, de plus, un des fleurons de l'industrie allemande.

Mais, alors qu'un accord de reprise avait été trouvé avec l'équipementier canadien Magna, GM, qui a retrouvé des couleurs, grâce en partie à la reprise de 60 % de son capital par le gouvernement américain, a décidé de conserver Opel. Mais au prix fort. Pour réduire ses charges fixes de 30 %, il devrait supprimer 10 000 postes.

C'est un véritable camouflet pour le gouvernement allemand qui s'est beaucoup impliqué dans ce dossier. En accordant un prêt relais de 1,5 milliard d'euros pour permettre à Opel de passer une période de gros temps. Et en soutenant une reprise par Magna. Angela Merkel, fraîchement réélue à son poste de chancelière, a appris la nouvelle, hier, alors qu'elle était en visite officielle à Washington...

Colère en Allemagne

On ne connaît pas encore avec précision le plan de restructuration annoncé par GM. Mais il inquiète bien des pays puisque l'américain emploie sous la bannière Opel 55 000 personnes dans plusieurs usines au Royaume-Uni, en Belgique, en Espagne, en Pologne. Et, bien sûr, en Allemagne où 26 000 salariés travaillent dans quatre usines. Inutile de dire la colère ressentie outre-Rhin.

Pour le gouvernement allemand, « le comportement de General Motors est absolument inacceptable ». Surtout vis-à-vis des salariés, « à huit semaines de Noël ». Il menace et entend bien récupérer l'argent prêté à GM. Les syndicats sont également très remontés. Ils avaient récemment accepté un accord portant sur un abaissement des coûts salariaux en échange d'une garantie sur les emplois. Ils l'estiment aujourd'hui caduc.

Le grand syndicat IG Metall accuse, lui, le groupe américain d'avoir mis Opel « après des années d'erreur de gestion, dans une situation difficile ».

Il annonce que « les salariés ne vont pas se laisser faire ». Des actions de protestation sont prévues dès aujourd'hui sur tous les sites allemands, voire européens.

Ouest-France