Fiat convoite maintenant Opel

Actualité Opel

Publié le: 05/05/2009 - Mis à jour le: 07/04/2015
P2692_090505.jpg
P2692_090505.jpgFiat se sent pousser des ailes de géant.

Après avoir pris le volant de Chrysler avec l'aide de Barack Obama, le constructeur italien vise l'allemand Opel. Puis Saab et Vauxhall.

Fiat est un groupe étonnant. Pendant des années, il a pratiqué la marche arrière toute : des emplois, des investissements, des bénéfices. Aujourd'hui, il ne connaît plus que la marche avant.

A peine installé au volant de Chrysler, l'industriel italien veut déjà prendre les commandes d'Opel, la filiale européenne de General Motors. Pour faire bonne mesure, il reprendrait même deux autres marques du constructeur américain : le suédois Saab et le britannique Vauxhall. À l'heure où tous les ténors du secteur font rouler leurs projets au ralenti, l'audace de Sergio Marchione, le pilote de Fiat, peut interpeller.

Un plus un ne font pas toujours deux

Sur le papier, pas de problème, ça roule. Si on place toutes les marques de Fiat (Lancia, Alfa, etc.) et de General Motors Europe dans le même convoi, ça donne pas loin de sept millions de voitures produites par an, pour un chiffre d'affaires qui ronfle autour de 80 milliards d'euros. Plus que la richesse produite par la Slovaquie, par exemple !

Le problème, c'est le passage à l'acte. Hormis l'union Renault-Nissan (et encore elle souffre) pratiquement aucune alliance n'a prouvé sa fiabilité depuis quinze ans.

Il y a dix ans, l'allemand Daimler croyait déjà avoir réussi le coup du siècle en s'emparant... de Chrysler. Échec complet. Fiat aussi a payé pour savoir ce qu'il en coûte de s'unir à la va-vite sur une ambition démesurée... avec Opel. Fiasco total à l'arrivée, en 2005. La méga alliance de Fiat reste un sacré pari. Chrysler est un constructeur en perte de vitesse et de clients, un canard boiteux beaucoup trop dépendant de son marché domestique. Difficile à faire redémarrer par les temps qui courent. Opel est une marque « européenne » en concurrence directe avec les modèles made in Italie. Autant dire que le un+un du mariage italo-germanique risque de ne pas faire deux.

Et que le résultat le plus évident de l'inévitable rationalisation industrielle s'écrirait au tableau noir des fermetures d'usines et des suppressions d'emplois. Difficile à faire digérer aux Allemands.

(Source : Ouest-France, Paul Burel)