Feu vert de Bruxelles au plan automobile français

Actualité

Publié le: 02/03/2009 - Mis à jour le: 07/09/2023
P2571_090302.jpg
P2571_090302.jpg

La Commission européenne estime avoir obtenu des « garanties » de Paris sur l'absence de tout protectionnisme dans les mesures pour protéger ses constructeurs. Une épine de moins avant le conseil européen d'aujourd'hui.

Paris en rêvait. Bruxelles l'a fait. A la veille du conseil européen informel, la Commission européenne a donné son feu vert au plan Sarkozy de soutien au secteur automobile. Comme l'avait pronostiqué un diplomate, le débat sur le protectionnisme français a toutes les chances de « faire pschitt », cet après-midi, lors de la réunion des Vingt-sept consacrée à la crise économique.

Querelle désamorcée

La polémique était née le 9 février quand le chef de l'Etat avait conditionné l'aide financière aux constructeurs français (7,8 milliards d'euros) à l'abandon de toute délocalisation. « En Tchéquie ou ailleurs », avait-il ajouté... sans excès d'habileté diplomatique : la République Tchèque, avec ses faibles salaires, est une terre d'accueil des constructeurs automobiles (dont PSA). Et c'est elle qui préside actuellement l'Union européenne... Son très libéral Premier ministre avait jugé « inacceptable » ce retour aux vieilles recettes protectionnistes.

De gros nuages planaient donc sur la réunion d'aujourd'hui à Bruxelles. La Commission semble les avoir chassés. Dans le communiqué publié hier, elle se déclare « satisfaite » des garanties apportées par le gouvernement français dans ce dossier. Paris s'est notamment engagé à ce que « les conventions de prêt avec les constructeurs automobiles ne contiennent aucune condition relevant de la localisation de leurs activités ou de l'approvisionnement en priorité auprès de fournisseurs installés en France ».

En clair, pas de protectionnisme. Pas d'entorse aux traités européens. Pas de contradiction, non plus, avec le discours du 9 février ? Ceci est une autre histoire qui ne relève que du débat politique français. Prudente, la Commission a prévenu qu'elle resterait « attentive » aux conditions de mise en œuvre du plan.

Cette querelle désamorcée, les Vingt-sept devraient se consacrer plus sereinement au gros morceau de ce sommet dominical : la recherche d'une meilleure harmonisation de leurs réponses à la crise économique et financière. Quels plans de relance ? Quelle régulation financière ? Quel interventionnisme des Etats ?

Préparer le G20 de Londres

Personne ne s'attend à des décisions importantes. Le rêve français d'un plan automobile européen devrait encore se heurter aux réticences des « petits » Etats membres, somme toute peu concernés. A moins que l'idée de François Fillon d'encourager le développement des véhicules électriques ne fasse vibrer leur fibre écologique ?

La réunion est prévue pour durer trois heures, pas plus. En si peu de temps, ce serait déjà pas mal si les Vingt-sept tombaient d'accord sur quelques propositions à mettre sur la table du G20, le groupe des pays les plus riches, convoqué en sommet anti crise, le 2 avril à Londres.

Alain Peudenier, Ouest-France