Conduire mollo et écolo, ça peut rapporter gros

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Publié le: 02/03/2009 - Mis à jour le: 27/02/2023
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Envie d'économiser du carburant ? En polluant moins et sans aller moins vite ? C'est possible. La preuve avec un stage d'éco-conduite.

Un test sur 15 km au Mans

Fin de matinée, un jour de semaine, dans les quartiers sud du Mans. Richard Zimmer, patron d'auto-école au Mans, propose à Ouest-France de tester l'écoconduite sur deux parcours de 15 km, rigoureusement identiques, en zone urbaine et semi-urbaine. Le journaliste effectue le premier parcours comme il a l'habitude de conduire.

Sur le second parcours, il tente d'appliquer les conseils d'éco-conduite donnés par Richard Zimmer. But de la manœuvre ? Démontrer qu'on peut conduire plus mollo, plus écolo et plus éco, sans forcément perdre du temps au volant.

L'éco-conduite est un des chevaux de bataille de l'Anper, dont Richard Zimmer est le délégué adjoint en Sarthe.
 


Un résultat étonnant

Pour le premier parcours, au volant de la Clio diesel, le journaliste pressé respecte feux et stops. Mais il prend quelques libertés avec les limitations de vitesse, notamment sur l'axe qui traverse le bois de Changé (90 km/h au lieu de 70 km/h).

A l'arrivée, une consommation de 6,1 l aux 100 km et un temps de parcours de 24 minutes. Pour le deuxième trajet, il tente d'appliquer au mieux les conseils d'éco-conduite, pas forcément dans ses habitudes.

Malgré quelques ratés, le résultat est là : 4,5 l aux 100 km et un temps de parcours de... 23 minutes !

Aux économies d'essence, il faut ajouter une moindre usure des pneus, de l'embrayage et des freins. Sans compter des émissions de CO2 forcément réduites.

 


Passer rapidement les vitesses...

La clé de l'éco-conduite, c'est de monter les rapports le plus rapidement possible pour rouler en 3e, et même en 4e, entre 40 et 50 km/h. C'est en ville que les économies sont les plus importantes.

Pour cela, il faut appuyer franchement sur l'accélérateur, mais changer de vitesse dès que le moteur affiche 2 000 tours/minute. Entre 50 et 70 km/h avec un espace suffisamment dégagé devant, Richard Zimmer passe en 5e vitesse. Pas évident quand on a l'habitude de pousser en 3e jusqu'à 70 km/h.

... an-ti-ci-per...

C'est l'autre clé de l'éco-conduite. Le but du jeu est d'appuyer le moins souvent sur l'accélérateur. Dès qu'un feu rouge s'annonce, il faut lâcher l'accélérateur, rétrograder ou rester en 3e en freinant progressivement.

Rétrograder en seconde, c'est consommer davantage. Tout comme se mettre au point mort sur 40 m, car l'injection des voitures modernes envoie de l'essence si les roues ne sont plus en prise.

... et une somme de petits trucs

On n'est plus au temps des « deudeuches » et des carburateurs ! Pas la peine de faire ronfler le moteur au démarrage. Là encore, pas évident quand on le fait depuis vingt ans...

Encore un exemple ? Sur un trajet que vous connaissez bien, n'hésitez pas à couper le moteur devant un feu rouge que vous savez très long. Économie garantie.

 


Ça paraît simple, mais ça ne l'est pas

C'est fou ce qu'on peut ancrer des habitudes au fil des années de conduite. Passer la 5e à 70 km/h, ce n'est pas si simple. Un conseil : même après un stage, il vaut mieux démarrer l'éco-conduite sur un trajet que vous maîtrisez et sans papoter avec un passager.

Franchement, au début, surveiller le compte-tours, chercher son chemin et débattre du prix de l'essence, ça fait beaucoup. Autre évidence : l'éco-conduite avec une voiture des années 70 ou une Porsche, oubliez !


Patrick Angevin, Ouest-France