Les facteurs champions de la conduite écolo
Actualité
Publié le: 02/03/2009 - Mis à jour le: 07/04/2015
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A la fin de l'année, 60 000 employés de La Poste auront appris l'éco-conduite. Écologique forcément, mais aussi économique, plus sûre et moins stressante.
« Lèèève le pied ! » Imperturbable, sourire aux lèvres, Alain Lennon, le formateur, répète la petite phrase magique. L'effet est immédiat, affiché sur l'appareil accroché au tableau de bord qui mesure la consommation instantanée. Au volant de la C3 diesel 1,4 litre de cylindrée, Marie-Agnès Prido se concentre. Pas facile de rompre avec ses habitudes de pilotage plutôt nerveux. Factrice depuis dix-neuf ans, en poste à Pleyben (Finistère), elle a dû abandonner le vélo pour prendre une tournée en voiture. 100 km quotidiens parsemés de 200 à 300 arrêts. « C'est plus stressant, plus fatigant que pédaler », dit-elle à regret.
Au premier parcours du stage - une vingtaine de kilomètres dans la campagne finistérienne - Marie-Agnès a roulé « comme d'habitude ». Verdict de l'économètre : une consommation de 3,9 l de gazole au 100 km pour 41km/h de vitesse moyenne. La petite Citroën n'est pas gourmande, mais « on peut faire mieux », promet le formateur, lui-même facteur passé maître en éco-conduite.
Monter les côtes en 5e
Deuxième étape : le même parcours en appliquant, cette fois, les consignes énoncées par Alain. Il faut monter les rapports aussi vite que possible. « La première sert à décoller les roues ; au bout de vingt mètres, tu es déjà en 3e ; en 4e à 60km/h ; en 5e à 80. » A ce régime, le moteur tourne moins vite, ingurgite moins de gazole et émet moins de pollution. Sans tousser, la petite Citroën franchit en 5e, les côtes que Marie-Agnès attaquait auparavant en 3e. Quand le passage est libre, elle enroule les ronds-points sur la 3e.
Autre règle de base : anticiper. A l'approche d'un stop ou d'un rond-point, à quoi bon garder le pied sur l'accélérateur jusqu'au dernier moment, pour devoir ensuite freiner ? Pourquoi coller à la voiture qui précède et se retrouver soumis à son rythme de conduite ? « Lève le pied !, répète le formateur. Garde ta distance de sécurité. »
S'ajoutent quelques rappels de bon sens : pas de pneus sous-gonflés, couper le moteur dès qu'on s'arrête plus de 30 secondes...
Consommation réduite de 5 % en moyenne
De retour à son point de départ, la factrice attend sa note. Non seulement sa consommation a baissé de 15 % par rapport au premier parcours, mais, en plus, elle a gagné quelques kilomètres/heures de vitesse moyenne. « Tu vois, souligne Alain, content de sa démonstration, rouler plus cool ne veut pas dire aller moins vite ! » Ni rallonger sa journée de travail. En prime, la conduite s'est avérée moins éprouvante. Moins de changements de vitesse, moins de freinages : sur une journée entière, les mollets sentiront la différence.
A la direction parisienne, Muriel Barneaoud a déjà calculé les profits sonnants et trébuchants que l'entreprise va tirer de cette petite révolution. « Les 30 000 facteurs déjà formés ont réduit leur consommation de 5 % en moyenne ; les accidents sont moins nombreux et moins graves. On économise déjà 13 millions d'euros par an. » Fin 2009, 60 000 postiers auront été convertis à l'éco-conduite.
Serge Poirot, Ouest-France
Lire aussi >> 10 Astuces pour moins consommer
A la fin de l'année, 60 000 employés de La Poste auront appris l'éco-conduite. Écologique forcément, mais aussi économique, plus sûre et moins stressante.
« Lèèève le pied ! » Imperturbable, sourire aux lèvres, Alain Lennon, le formateur, répète la petite phrase magique. L'effet est immédiat, affiché sur l'appareil accroché au tableau de bord qui mesure la consommation instantanée. Au volant de la C3 diesel 1,4 litre de cylindrée, Marie-Agnès Prido se concentre. Pas facile de rompre avec ses habitudes de pilotage plutôt nerveux. Factrice depuis dix-neuf ans, en poste à Pleyben (Finistère), elle a dû abandonner le vélo pour prendre une tournée en voiture. 100 km quotidiens parsemés de 200 à 300 arrêts. « C'est plus stressant, plus fatigant que pédaler », dit-elle à regret.
Au premier parcours du stage - une vingtaine de kilomètres dans la campagne finistérienne - Marie-Agnès a roulé « comme d'habitude ». Verdict de l'économètre : une consommation de 3,9 l de gazole au 100 km pour 41km/h de vitesse moyenne. La petite Citroën n'est pas gourmande, mais « on peut faire mieux », promet le formateur, lui-même facteur passé maître en éco-conduite.
Monter les côtes en 5e
Deuxième étape : le même parcours en appliquant, cette fois, les consignes énoncées par Alain. Il faut monter les rapports aussi vite que possible. « La première sert à décoller les roues ; au bout de vingt mètres, tu es déjà en 3e ; en 4e à 60km/h ; en 5e à 80. » A ce régime, le moteur tourne moins vite, ingurgite moins de gazole et émet moins de pollution. Sans tousser, la petite Citroën franchit en 5e, les côtes que Marie-Agnès attaquait auparavant en 3e. Quand le passage est libre, elle enroule les ronds-points sur la 3e.
Autre règle de base : anticiper. A l'approche d'un stop ou d'un rond-point, à quoi bon garder le pied sur l'accélérateur jusqu'au dernier moment, pour devoir ensuite freiner ? Pourquoi coller à la voiture qui précède et se retrouver soumis à son rythme de conduite ? « Lève le pied !, répète le formateur. Garde ta distance de sécurité. »
S'ajoutent quelques rappels de bon sens : pas de pneus sous-gonflés, couper le moteur dès qu'on s'arrête plus de 30 secondes...
Consommation réduite de 5 % en moyenne
De retour à son point de départ, la factrice attend sa note. Non seulement sa consommation a baissé de 15 % par rapport au premier parcours, mais, en plus, elle a gagné quelques kilomètres/heures de vitesse moyenne. « Tu vois, souligne Alain, content de sa démonstration, rouler plus cool ne veut pas dire aller moins vite ! » Ni rallonger sa journée de travail. En prime, la conduite s'est avérée moins éprouvante. Moins de changements de vitesse, moins de freinages : sur une journée entière, les mollets sentiront la différence.
A la direction parisienne, Muriel Barneaoud a déjà calculé les profits sonnants et trébuchants que l'entreprise va tirer de cette petite révolution. « Les 30 000 facteurs déjà formés ont réduit leur consommation de 5 % en moyenne ; les accidents sont moins nombreux et moins graves. On économise déjà 13 millions d'euros par an. » Fin 2009, 60 000 postiers auront été convertis à l'éco-conduite.
Serge Poirot, Ouest-France
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