Crise : les garagistes ont (toujours) le moral

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Publié le: 27/11/2008 - Mis à jour le: 08/10/2019
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Caen. Les annonces successives de chômage technique (Renault Trucks, PSA...) et la récession ne touchent pas franchement les garages.

• Chez Ford (Claude Fournis)

Avec 8 % d'augmentation de ventes cette année « et des prises de commandes qui se maintiennent », Claude Fournis des garages Ford (cinq concessions ; 135 salariés) garde le moral. Représentant de la chambre syndicale, élu de chambre consulaire, il analyse la récession des constructeurs avec un oeil sur l'Europe. « En France, à fin octobre, on augmente de + 2 % avec plus de 2 millions de voitures vendues. En Europe, on accuse - 15 % de ventes dont - 40 % en Espagne et - 20 % en Italie. » Ce professionnel ne cache pas que les ventes s'orientent vers les voitures propresnotamment grâce à la prime-éco. Un potentiel qu'il tempère car d'autres secteurs sont touchés comme « les 4x4 qui sont devenus des bêtes noires. Le marché des utilitaires est plus difficile car les banquiers ont durci leur position sur le leasing ».

• Chez Peugeot (François Mary du groupe Mary)

Le groupe est composé de douze sites ou garages (500 salariés) dont une plateforme régionale de pièces détachées. François Mary, PDG du groupe, répond sur la bonne « résistance » du marché français « avec notamment l'effet « bonus ». On vend aussi plus de petites voitures » note le professionnel qui affiche 16,89 % d'augmentation de ventes dans son groupe. Une belle progression « parce que nos voitures répondent plus au marché national » dit-il tout en constatant « un frein en novembre sur le marché des utilitaires. Les entreprises repoussent leurs achats ». Et le particulier ? « le parc automobile est passé de 7 à 8 ans d'ancienneté. On a beaucoup de travail dans l'après-vente. » Des inquiétudes pour l'avenir ? « Il n'y a pas le feu. On travaille sur différents métiers. »

• Garage de l'Université (Denis Delange, indépendant)

Pour ce garagiste mécanicien et polyvalent, la récession n'est pas supportée de la même manière qu'un concessionnaire. « La crise, on en discutera quand on y sera mais les gens auront toujours besoin de leur voiture et ne sont pas prêts de s'en priver. » Un des effets de la crise sera plus manifeste selon lui dans les achats : « Il y aura moins de changements. Ceux qui gardent leur véhicule trois ans passeront peut-être à cinq ans. Et plus les voitures vieillissent, plus on aura du travail. »

Source : Ouest-France - Eric Aupoix