Bolloré mise sur le lithium des Andes

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Publié le: 19/02/2009 - Mis à jour le: 09/03/2022
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La Bolivie détient la moitié des réserves mondiales. Elles intéressent l'industriel breton, pour les batteries de sa Blue Car.

Evo Morales, le président socialiste de la Bolivie, a été reçu par Nicolas Sarkozy, hier soir, à l'Élysée. Il arrivait de Moscou, où il a scellé un accord avec Gazprom : le géant russe va investir 4,5 millions de dollars dans l'exploitation des hydrocarbures. Le pays andin est riche en gaz mais, après avoir nationalisé ce secteur, il peine à honorer les commandes de ses voisins.

En France, c'est d'une autre ressource que Morales est venu parler : le lithium. La Bolivie détient le plus gros gisement au monde, enfoui sous l'immense lac salé d'Uyuni (sud). Elle aspire à devenir l'Arabie saoudite du lithium, qui entre dans la fabrication de batteries plus légères que celles au plomb ou au nickel. Pour beaucoup d'industriels de l'automobile, c'est l'énergie de demain.

Au volant d'une Blue Car

Aussi Vincent Bolloré a-t-il réussi un « coup », hier matin, en accueillant Evo Morales dans son centre d'essai de Vaucresson (Hauts-de-Seine). Le président bolivien a pu s'installer au volant d'une Blue Car, prototype du véhicule que l'industriel breton et l'italien Pininfarina commercialiseront début 2010.

Morales a été « très intéressé », si l'on en croit un porte-parole du groupe. Peut-être pas tant par le bout de conduite que par les offres de coopération de Bolloré, qui veut approvisionner en lithium ses usines de batteries de Montréal et Quimper.

Evo Morales entend que Comibol, la compagnie d'État, garde la main sur l'exploitation du lithium : « Il veut générer des emplois et conserver en Bolivie un maximum de valeur ajoutée... mais lui faut des techniques modernes, des études approfondies, former des ingénieurs. ».

C'est là que Bolloré entend se rendre indispensable. Pour cela, il a conclu un partenariat avec le groupe minier Eramet, très présent dans le nickel calédonien. S'il prospecte depuis deux ans, le Français n'est pas seul en piste : les Japonais Mitsubishi et Sumitomo font aussi le siège de La Paz. Mais, après la visite d'hier, on estime chez Bolloré avoir « une bonne longueur d'avance ».

Bruno Ripoche