Automobile : quelles recettes pour s'en sortir ?

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Publié le: 17/09/2009 - Mis à jour le: 01/03/2022
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Trois PDG proposent leurs pistes au Salon de Francfort. Ils confirment que le tandem écologie-économie est le ticket gagnant. Pour l'électrique pur, c'est plus contrasté.

Philippe Varin, PDG de PSA Peugeot-Citroën.

« L'industrie automobile prend un tournant où il est important de sortir en tête. PSA ne veut pas mettre tous ses œufs dans le même panier et joue sur trois leviers pour arriver premier. 1) La voiture écologique : la iOn tout électrique de Peugeot en est une belle démonstration. 2) Le design : on aurait tort d'oublier qu'il est au cœur du plaisir et de la séduction, qui restent importants dans l'automobile. On l'assume, par exemple, avec la Citroën DS5, qui donne une bonne idée de notre futur véhicule haut de gamme.

3) Il y a, enfin, les services à la mobilité, qui ne vont cesser de croître. La BB1 de Peugeot préfigure une très bonne réponse. Plus largement, PSA doit devenir le plus rapidement possible un groupe vraiment global, en progressant notamment en Chine, où sa part de marché est insuffisante. En s'alliant ? À condition que 1 + 1 fassent 3 et que le groupe reste indépendant. »

Patrick Pelata, PDG de Renault.

« Avec la conjonction des crises écologique et économique, les consommateurs ont beaucoup évolué. L'intérêt de leur porte-monnaie rejoint celui qu'ils ont pour l'avenir de la planète et de leurs enfants. Ça, c'est très net. La montée des ventes de Dacia n'est pas celle du low cost (bas prix), comme on le dit, c'est la montée de quelque chose de plus profond. Les gens se disent - et c'était déjà un peu vrai avant la crise - j'achète ce dont j'ai vraiment besoin. Comme la France, l'Allemagne est très sensible à cette nouvelle forme de modernité.

Pour nous, la réponse passe tout particulièrement par l'électrique, dont le coût sera équivalent à la thermique, déduction faite des aides. Fini, le haut de gamme ? On remplacera l'Espace, mais il est clair qu'on est là pour répondre aux besoins identifiés des clients, pas pour prendre nos désirs pour des réalités. »

Michel Gardel, président de Toyota France.

« La crise a amplifié le mouvement de descente en gamme vers les petits prix et les petites tailles, et vers les véhicules moins émetteurs de CO2. Je pense qu'on touche aux limites de cette tendance, compte tenu des besoins qu'une famille doit satisfaire. La deuxième leçon à retenir, c'est la forte baisse de la clientèle urbaine pour les gros 4 x 4. Le 4 x 4 s'est replié vers les gens qui en ont vraiment besoin, médecins de campagne, etc.

Pour l'avenir, on croit modérément à l'électrique pur, compte tenu des handicaps : autonomie, coûts, temps de recharge, infrastructures. En 2020, il devrait représenter 5 % des ventes mondiales, contre 15 % à l'hybride. On a pris de l'avance sur l'hybride, on entend bien la conserver. En expérimentant bientôt l'hybride rechargeable, par exemple. »

Recueilli par Paul Burel, Ouest-France

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