Assurance auto : « pays as you drive » démarre timidement en France

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Publié le: 11/04/2008 - Mis à jour le: 08/10/2019

Tarification variable en fonction du nombre de kilomètres parcourus, de l'heure de la journée et du type de route emprunté: l'assurance automobile dite "pay as you drive" (Payd) mobilise les assureurs français, même s'ils hésitent à s'y engouffrer franchement.

Ces nouvelles polices d'assurance, basées sur un système de géolocalisation embarquée (GPS), rencontrent déjà un certain succès au Royaume-Uni et en Italie. Leur avantage : en incitant à des conduites moins risquées, elles font baisser les prix pour les assurés, et le nombre de dommages à rembourser pour les assureurs.

Aujourd'hui, quasiment tout le marché français de l'assurance travaille sur le « pay as you drive ».

C'est Axa qui a dégainé le premier en septembre, avec une offre à destination des flottes d'entreprises. Ce boîtier, qui peut être débranché par l'employé, permet de recueillir des données statistiques qui ne sont pas nominatives.

"Le but, c'est de permettre au chef d'entreprise de mettre en place des plans de prévention grâce à ces données et donc de faire baisser le nombre d'accidents. Moins il y a d'accidents et moins le chef d'entreprise paie cher", remarque Eric Lemaire, directeur de la communication d'Axa.

Pour les particuliers, les assureurs sont plus circonspects. Ils font remarquer que les primes étant moins élevées en France, les marges de baisse des prix sont plus faibles et un équipement de géolocalisation plus difficile à amortir.

Et, "il n'est pas prouvé que ça attire de nouveaux clients ni que ça fait baisser le nombre d'accidents", estime Rémi Villiers-Moriamé, consultant chez Euroland Consulting.

La Maaf, pionnière en 2005, est beaucoup moins enthousiaste aujourd'hui. "On n'est pas dans une course à l'échalotte et on est assez dubitatifs quant à la valeur ajoutée de ce produit", affirme Didier Bourdonnais, directeur marketing.

Chez Groupama, on fait remarquer que "l'aspect psychologique n'est pas à négliger". Des tests auprès des clients ont montré une "certaine sensibilité au respect de la vie privée" et "qu'ils ne sont pas toujours prêts à franchir le pas", remarque Thierry Martel, directeur assurance et services individuels.

L'assureur mutualiste envisage néanmoins de lancer une offre d'ici à la fin de l'année. Elle devrait notamment viser un public jeune et masculin, qui connaît le plus grand nombre d'accidents et paye donc les primes les plus élevées.

Quant au groupe Aviva, il compte s'appuyer sur son expérience au Royaume-Uni pour lancer dans les prochains mois une offre similaire en France. Le "Payd" a permis aux assurés britanniques une réduction de 30 % de leur prime, et d'abaisser de 20 % le nombre d'accidents pour ce type d'assurés, avance l'assureur.

"Il y a un effet de mode", remarque M. Villiers-Moriamé. "Mais je ne suis pas sûr que ça va révolutionner le marché".

Source : AFP

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