Acheter aux enchères, c'est très simple

Actualité

Publié le: 29/09/2009 - Mis à jour le: 07/04/2015
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P2896_090929.jpg« 15 600 € ! Pas plus ? Une fois, deux fois... »

Voiture d'exception ou petite citadine, plus de 400 voitures sont vendues à la journée aux deux ventes aux enchères mensuelles de VP Ouest.

Reportage

« 15 600 € ! Pas plus ? Allez-y, c'est la même voiture que Nicolas ! Une fois, deux fois ?... » Et une voiture de plus pour Me Guignard. Commissaire-priseur spécialisé dans la vente aux enchères de voitures d'occasion, il vend du véhicule à la minute dans ce grand entrepôt de la zone industrielle de Kerpont. La Citroën C6 de 2007, 53 000 km au compteur, quitte l'estrade pour laisser la place à un Renault Scenic de 2008.

« Le coffre est spacieux, on peut y mettre deux belles-mères... » Le ton rapide et sec est toujours teinté d'humour pour motiver et détendre des acheteurs attentifs et tendus. Debouts de chaque côté de l'estrade, ils sont une centaine. La plupart ne regardent même pas le monospace. S'ils sont intéressés, ils l'ont déjà scruté sur le parking avant la vente et épluché toutes ses informations. Ils enchérissent fébrilement jusqu'au prix qu'ils se sont fixé, l'achètent... ou la laissent partir à plus cher la mort dans l'âme.

Les autres attendent la voiture qu'ils ont repérée sur les 764 présentées aujourd'hui. « Faites-vous plaisir ! » exhorte notre commissaire. Peut-être avec cette Peugeot 207 « rouge Ferrari » à 11 000 € ou cette Volkswagen Passat. Mise à prix 14 000 €. Trois surenchères et à peine trente secondes plus tard, elle part à 14 800 €.

Au premier rang, des personnes qui ne trouvent pas véhicule à leur bourse soufflent. Il y a peu de mises à prix bas et ça peut surenchérir vite. C'est que petite citadine ou grosse berline, la grande majorité des voitures ont entre six mois et trois-quatre ans, et de faibles kilométrages au compteur. Nettoyées et lustrées, elles brillent comme des neuves. Et si personne ne se manifeste à la mise à prix ne rêvez pas, elles ne sont pas bradées mais reproposées aux enchères plus tard. « Attention, vous allez finir à pied ! » les taquine Me Guignard.


>> Trois questions à... Bertrand Chartier, directeur financier de VP Ouest.

D'où viennent les voitures que vous vendez ?

Nous vendons essentiellement des voitures de retour de location longue durée (24-36 mois), de sociétés de crédit, de constructeurs automobiles et de propriétaires de flottes. Ces sociétés nous confient une partie de leur stock en fonction du volume qu'ils ont à traiter. Nous travaillons très peu avec des particuliers. Toutes ces voitures sont récentes, entre six mois et six ans, et nous les faisons contrôler par des professionnels indépendants. Il s'agit d'un contrôle de 180 points, comprenant moteur et carrosserie, beaucoup plus poussé que le contrôle technique. Le but est d'être le plus transparent possible. Les voitures ne sont pas à nous, nous sommes les intermédiaires entre les acheteurs et les vendeurs.

Comment les acheter ?

C'est très simple. Nous faisons deux ventes aux enchères par mois, une au milieu et une autre en fin. Les voitures sont visibles la veille et le jour de la vente, sur place dans nos 15000 m2 zone de Kerpont ou sur notre site internet www.vpouest.fr. L'acheteur a toutes les informations nécessaires et peut se faire ouvrir la voiture avant la vente. Ensuite il suffit d'enchérir quand elle passe ou de réaliser préalablement un ordre d'achat.

Combien ça coûte ?

Le commissaire-priseur fixe une mise à prix, ensuite les acheteurs enchérissent par tranches de 100 à 200 €. Après, il faut s'acquitter des frais de vente. Ils sont dégressifs : plus les enchères montent, moins ils sont chers. Il faut compter entre 6 et 14 % du prix de vente. Ca reste moins cher que sur le marché de l'occasion. Pour un C4 Picasso par exemple, on en a vendu un 17 250 € frais compris, alors que le prix moyen constaté pour ce véhicule est de 20 054 €, ça fait 2 804 € d'économie.

(Source : Olivier Cléro, Ouest-France)