20 000 emplois menacés chez Volkswagen - mercredi 19 avril 2006

Actualité

Publié le: 19/04/2006 - Mis à jour le: 08/10/2019
P851_060419.jpg
P851_060419.jpg

Le premier constructeur automobile européen présente, aujourd'hui, le « plus grand plan social de son histoire ».

Rude journée en perspective pour les 345 000 salariés de Volkswagen. Les dirigeants du groupe doivent se prononcer sur le plan de sauvetage concocté par le patron de la marque. Et la potion de Wolfgang Bernhard s'annonce amère. L'hebdomadaire allemand Focus évoque le « plus grand plan social de l'histoire » de Volkswagen.

Principale mesure envisagée : l'augmentation du temps de travail sans compensation salariale. En tout cas pour ceux qui travaillent 28,8 heures par semaine, tout en étant payés près de 20 % de plus que la moyenne de la profession. L'objectif est de revenir, « en plusieurs années », à 35 heures.

L'application de ces nouveaux horaires entraînerait à terme la suppression d'au moins 20 000 postes. Selon le magazine Focus, plusieurs usines seraient sévèrement touchées. Comme à Wolfsburg (centre de l'Allemagne) où 5 000 emplois sur 50 000 sont menacés. Et à Bruxelles, où travaillent 5 000 salariés, l'unité qui fabrique des Golf pourrait complètement fermer. La production serait alors rapatriée en Allemagne.

Il s'agit, pour le constructeur, d'améliorer une productivité très en deçà des performances de la concurrence. « Le temps de montage d'une Ford Focus est de dix-neuf heures dans l'usine espagnole de Valence. Il est de quarante-sept heures pour une Golf à Wolfsburg », compare Wolfgang Bernhard. Le numéro 1 européen, avec les marques Volkswagen, Audi, Skoda, Seat, Bentley et Bugatti a pourtant retrouvé la forme commerciale. Sa part de marché est passée, en mars, de 17,5 % à 18,4 %, avec une hausse de 9,6 % de ses immatriculations. Il n'empêche, la plupart des usines allemandes travaillent à perte.

Il semble que les principaux actionnaires du groupe, Porsche et le Länd de Basse-Saxe aient déjà avalisé ce plan, qualifié « de survie » par les dirigeants. Les syndicats, eux, se battront pour éviter tout licenciement sec. Des départs en retraite anticipée ou progressive, des indemnités conséquentes ou des dispositifs de formation pourraient amortir le choc.