1 340 étudiants entre sable et cartables - lundi 27 février 2006

Actualité

Publié le: 27/02/2006 - Mis à jour le: 08/10/2019
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MARRAKECH (de notre envoyé spécial). - Aymeric et Jean-Michel, 21 ans, originaire de Binic et de Bourbriac (Côtes-d'Armor) et étudiants en mécanique à Paris ne sont pas prêts d'oublier la mini-tempête de sable traversée sur les pistes marocaines du Raid 4 L Trophy. Comme les 1 340 étudiants répartis dans 670 4 L, dont une soixantaine de l'Ouest, ils avaient, dimanche à Marrakech, une flopée d'images gravées dans leur mémoire.

Au cours d'une semaine de périple, ils ont connu la pluie et la boue au sud de Fès, la neige dans les cols de l'Atlas, les dunes désertiques, le soleil du Maghreb éclairant des paysages magnifiques. Ils ont expérimenté les dépannages à coups de système D marocain, d'entraide estudiantine. Ils ont découvert une autre culture et la confrontation à la pauvreté. D'ail-leurs, ce rallye qui fête sa neuvième édition, a également une dimension humanitaire. Chaque voiture se devait d'avoir son poids de cartables remplis de fournitures scolaires. Au total, 2 400 cartables, 30 tonnes de matériel scolaire et quelque 200 ordinateurs ont été convoyés. Sans oublier ce qui ne se voit plus dans les rues de Marrakech, c'est-à-dire les mois de préparation. Aymeric et Jean-Michel ont déjà dû trouver une 4 L. Elle a été donnée, pour la bonne cause, par Janick, une vieille dame de Saint-Gildas. Et ensuite, le budget pour financer l'aventure, souvent une somme autour de 5 000 €. Et ça, dans la vie d'un futur ingénieur ou entrepreneur, ça compte. Côté préparation, il faut évidemment parler du travail réalisé pendant six mois par 25 étudiants (dont trois à plein-temps de façon professionnelle) de l'École supérieure de commerce de Rennes (ESC) qui co-organise l'opération depuis cinq ans avec Desert Tours.

Parfois, la croissance constante du rallye sous la houlette de Desert Tours choque quelques étudiants. C'est peut-être pourquoi, Joslain, David et Guirec, étudiants de l'INSA de Rennes, font ce lundi un crochet de plus vers Essaouira pour déposer un nouveau fauteuil roulant à une petite fille. C'est pourquoi Shanda et Laure de l'Institut national d'horticulture d'Angers avaient pris beaucoup plus de fournitures scolaires. « Une formidable aventure humaine » lâchent-elles avant de se souvenir de l'anniversaire de Shanda. Avec un cardan cassé, au terme d'un après-midi de galère, elles ont sorti une bouteille de champagne dans les dunes de Merzougha en guise de 22 bougies. Ca non plus, ça ne s'oublie pas.

Gilles KERDREUX.