Le Ford Mustang Mach-E marque son territoire

Le zéro émission bouscule tous les codes. Ford n’échappe pas à cette frénésie. Au sens propre du terme, le Mach-E n’est donc pas une Mustang faute d’un gros moteur V8 faisant du bruit et d’un rappel de certaines lignes. Mais pour marquer son territoire, dans un segment manquant de leaders naturels, l’apparition de cette première vraie voiture 100 % électrique estampillée Mustang (grâce au cheval cabré sur la calandre) est un réel appel à l’audace.

Tablette de 15 pouces

Si ce SUV coupé n’a effectivement plus grand chose à voir avec ses ancêtres, à l’exception de ce capot très long et du regard agressif à l’avant avec ces feux qui courent jusqu’aux passages de roues, la première chose que vous ne pouvez pas rater en montant à bord, c’est la tablette centrale de 15,5 pouces implantée à la verticale. Ce petit écran de télé tactile permet de contrôler toutes les fonctionnalités de la voiture, de la climatisation au GPS, en passant par les caméras, les aides à la conduite, la musique et les modes de conduite.

Attention toutefois à ne pas être trop absorbé par son omniprésence et les infos. Un vrai risque pour les futurs propriétaires qui seraient moins à l’aise avec l’informatique !

Parmi les autres distinctions technologiques, l’Américain a remplacé les poignées de portes par des boutons alors que de petits chiffres s’affichent en rouge lorsque l’on touche le montant central du conducteur, vous permettant de rentrer un code secret (au cas où on perdrait sa clé, physique ou numérique alors que le smartphone peut faire office de clé.

Cheval électrique

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce Mustang Mach-E ne laisse pas indifférent. Cette voiture étonnante sur bien des points assure une conduite plaisante malgré un gabarit assez imposant.  4,7 mètres de long, avec un poids qui dépasse les deux tonnes, dans sa configuration articulée autour de la plus grosse batterie (98,8 kWh), le cheval galopant, à la conquête du marché florissant de l’électrique est taillé pour un usage familial, avec des assises  un peu basses par rapport au plancher (en raison des batteries) pour des adultes, même si l’espace aux jambes est dans la très bonne moyenne.

Décliné sur une plateforme baptisée «Edison» et entièrement dédiée à la mobilité électrique, le SUV peut-être choisi en deux (propulsion) ou quatre roues motrices (deux moteurs, 351 ch.). En fonction de la version choisie, l’autonomie varie de 400 à 610 km. Pour ce qui est de la recharge, le Mach-E peut utiliser une puissance de charge allant jusqu’à 150 kW, ce qui réduit considérablement les temps d’attente, dix minutes étant suffisantes pour qu’elle gagne 110 kilomètres d’autonomie. En dehors de l’autoroute, il est possible de maintenir une consommation aux alentours des 16 kWh/100 kilomètres ce qui est très intéressant alors qu’à vitesse élevée (entre 120 et 130 km/h) ça oscille entre 20 et 25 kWh/100 km.

Pour les nostalgiques de la «musique» du V8 5.0, en sélectionnant le mode de conduite «Untamed», un son artificiel de moteur très loin du bruit original envahit l’habitacle. 

Confort et sportivité

Dès les premiers tours de roues, on apprécie le silence à bord, l’absence de vibrations et la bonne souplesse du moteur grâce au couple (580 Nm). Le châssis ayant fait l’objet d’attentions toutes particulières, il offre un compromis très séduisant entre confort et sportivité (0 à 100 km/h biffé en 5’’1). En utilisation urbaine, on apprécie la bonne maniabilité et la légèreté de la direction.

Pour qui recherche un SUV électrique à la fois performant (trois modes de conduite ), plaisant au volant et doté d’une belle autonomie, la Mustang Mach-E est un choix d’autant plus crédible qu’il est logeable et facile au quotidien.

Christian Chéron