La nouvelle Fiesta (essai archivé)

   Ford prend son temps. Il a attendu trop longtemps - 13 ans - avant de remplacer sa Fiesta, il n’en est plus a quelques mois pres. Alors, le lancement francais de mars 2002 est retarde a mai, pour que tout soit parfait au niveau qualite. Pour faire patienter ses clients, Ford a donc fait tester prematurement ses meilleures versions 5 P. Sous une pluie battante (pas de chance !), la Fiesta est sortie grandie de cette difficile epreuve, qualites routieres, freinage et confort sont au meilleur niveau, ils progressent a l’aune de sa taille. Rallongee, elargie et rehaussee, + 34 litres de coffre, l’espace habitable arriere progresse grace a un empattement gagnant 24 cm, a 2,49 m. Cette croissance sensible ne se voit guere, les formes restent homogenes et le style avenant. Le bio design de la Focus s’assagit, la Fiesta seduit sans choquer meme si elle pourrait afficher plus de personnalite. Vedette de la gamme, la TDCi recoit le diesel commun Ford PSA de 68 ch. Faible cylindree, poids plume, silence, le petit 1.4 met idealement en valeur les super qualites dynamiques de la Fiesta. Le desappointement nait de l’interieur. Comme celui de sa rivale Polo, il est severe et noir, le choix quelconque des materiaux et tissus decoit aussi. Certes c’est ergonomique et pratique, mais pas vraiment emballant.
   Et puis si Ford ne megote pas sur l’essentiel, la finition Ambiente de base est deja remarquable, il joue les radins un peu partout, oubliant les poignees de maintien ou offrant des totalisateurs rikikis et illisibles. Chez le constructeur qui offrait les habitacles les plus sympas, ce revirement decoit. Certes il compense par plus de securite mais grande sera la deception des fideles de la marque. Ford peut rectifier le tir d’ici mai d’autant qu’il n’a pas encore fourni de prix precis. Cales sur ceux de la Clio, ils devraient faire de la Fiesta une excellente affaire, la seule capable de freiner la marche triomphale des 206 et Clio.

Jean-Pierre GOSSELIN.