La moto roule au féminin
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Le permis moto attire de plus en plus de femmes dans les auto-écoles. Un engouement féminin pour les deux-roues est en train de naître.
De plus en plus de femmes
Le deux-roues se féminise, et cela commence avec le scooter pour les jeunes filles. Pour la moto, c'est la même chose. Tout le monde a compris l'importance de la gente féminine sur ce marché. Des lignes de vêtements, des accessoires plus féminins sont créés. La hauteur et la maniabilité des motos sont adaptées.
Fini le temps où les femmes préféraient se cramponner à l'arrière de la moto de leur mari. Aujourd'hui, c'est au guidon qu'elles veulent être. Pour exemple, cette année, 15 % des admis au permis moto au centre d'examen d'Alençon sont des femmes. Un chiffre en augmentation. « Depuis trois ans, de plus en plus de femmes passent le permis moto. »
Toutes générations
Jeunes et moins jeunes adoptent de plus en plus ce moyen de transport, typiquement masculin, dans leur vie quotidienne. Moins « accro » à la vitesse, plus intéressé par la liberté que leur procure cet engin, elles optent pour un deux-roues, laissant leur voiture au garage. Elles recherchent de nouvelles sensations ou désirent simplement accompagner leur mari en balade sur les routes environnantes.
Plus prudentes que les hommes
Phénomène de mode ? « Je ne pense pas. C'est le résultat de la libéralisation des mœurs, elles recherchent la liberté, leur indépendance » déclare Anthony, moniteur d'auto-école. Moins attirées généralement par les motos sportives que les hommes, elles commencent par des petites cylindrés avant de conduire des 600 ou 650 cc.
« Sur une moto, les femmes sont plus prudentes que les hommes, atteste encore Anthony. Il faut les mettre en confiance au début et après, tout roule ». Les assurances l'on bien compris, puisque les jeunes conductrices de motos payent 30 % de moins leur assurance que les hommes au même âge, selon la MMA.
Fière de piloter une moto
Laëticia, 26 ans, passe son permis moto. Elle estime de son côté que « les femmes ont de moins en moins peur et sont de plus en plus casse-cou ». En attendant d'obtenir son permis, elle rêve de balade à moto avec son ami. Elle se dit « fière lorsque je pilote une moto ».
Un monde de machos
Si de plus en plus de femmes aiment les deux-roues, Angélique, qui vient d'avoir son permis moto il y a un mois, trouve « le monde de la moto encore très macho. Certains motards ne me saluent pas quand ils voient que je suis une femme ! ». Le temps que les mœurs changent...
Fan de Harley Davidson
Nathalie de Chaurand, 45 ans, préside le Haelerein Da-Viken Klub, un nom bien breton que s'est choisi le 'Club des conducteurs de charrue pour toujours'. Un clin d'œil aux paysans croisés sur les routes par ces passionnés de Harley Davidson.
Aujourd'hui, en France, les clubs d'amateurs de Harley (le 'HOG' comme Harley Owner's Group) rassemble 9 000 membres, dont plus de 12 % de femmes. Elles apprécient particulièrement cette marque haut de gamme, autrefois moto des rebelles, aujourd'hui engin préféré de quadragénaires tranquilles. Toujours friands de se retrouver lors de concentrations de 'bikers' en Europe.
(Extraits : Adrien Nos, Guillemette Bourdin - Ouest-France)
Qui se cache derrière les Casques d'or ?
Elles n'existent légalement que depuis février 2008 mais la bande affiche déjà du monde. Elles sont une centaine de motardes d'Ile-de-France mais aussi de Lyon ou d'Angers. De son nom complet Casques d'or et bottes de cuir, l'association veut « accompagner la croissance d'une espèce en voie de développement : la motarde ».
« On a toutes été des « sacs de sable », rappelle Nathalie. On était des passagères avant d'être motardes ». Et comme elles veulent « s'imposer franchement sur le bitume », elles ont décidé de s'organiser entre elles. « L'idée, c'est de faire des choses pour les femmes plutôt que de faire une balade tous les dimanches comme la plupart des groupes ».
Gwendoline et Livia pilotes de moto-cross
Gwendoline Domas est une jeune fille de 18 ans qui ne vit que pour une chose : le moto-cross. A l'âge de 14 ans, elle enfourche sa première moto. Sa première course a eu lieu à Vaas dans la Manche. « Je n'ai pas pu finir la course, car j'ai serré le moteur. » Gwendoline n'a jamais gagné de course mais se satisfait de finir « dans la moyenne » : généralement 15e sur 30 en Ufolep et 26e sur 40 au trophée du moto-cross féminin.
A tout juste 20 ans, Livia Lancelot est une jeune fille originaire de Dreux et dont la passion est la moto. C'est dès l'âge de 5 ans qu'elle enfourche son premier engin. Depuis, la passion l'a mordue. Mais elle devra se faire une raison. Le monde de la moto est un univers d'hommes. Les trophées, les championnats, elle doit les faire parmi les garçons de son âge.
En France, il a fallu attendre 2005 pour que soit créé le premier championnat du monde féminin.
(Extraits A Mellier et S Delafontaine, Ouest France)
Le capitaine des motards est une femme
A 32 ans, Hélène Vue est le commandant en second de l'escadron de sécurité routière des Côtes-d'Armor. Une première en France. Quand elle enfourche sa moto de service, une BMW 1500 cm3, Hélène Vue ne se pose pas plus de questions que les 85 hommes de l'Escadron départemental de sécurité routière des Côtes-d'Armor dont elle est le patron adjoint.
Elle est la seule femme à choisir la sécurité routière. La seule à oser peut-être l'idée d'intégrer un escadron moto, ce qui l'a conduite à devenir la première femme officier motocycliste en France. Ça ne l'impressionne pas plus que cela. La question physique ? « Oui, les motos sont lourdes, il faut s'entraîner plus que les hommes. Ca ne sert à rien d'essayer d'être comme un homme, chacun fait avec ses armes. C'est une autre façon de commander, les femmes sont peut-être plus résistantes, s'accrochent plus ». Parfois, elle lit de la surprise dans le regard d'un contrevenant, mais le capitaine Vue est bien dans ses bottes. Elle s'est même acheté une moto et se régale à découvrir ainsi les routes du département.
(Extraits M-C Chaupitre, Ouest France)