Un observatoire CGT de la filière automobile

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Publié le: 07/06/2007 - Mis à jour le: 08/10/2019
Tenus à l'écart du pôle de compétitivité, les cégétistes ont réuni leurs premières Assises normandes, hier dans l'Eure.

« Trois filières structurent notre région (Haute et Basse Normandie) : l'automobile, l'agroalimentaire et la logistique », explique Jean-Charles Risbec, secrétaire du Comité régional CGT. Hier matin, dans la salle des fêtes d'Alizay, au creux d'une boucle serrée de la Seine, près de cent cinquante délégués, représentant toutes les entreprises du secteur, ont participé aux premières assises régionales du syndicat. « Nous avons choisi d'ouvrir sur la filière automobile, parce qu'elle est menacée par des restructurations. »

Objectif de la CGT : « D'abord faire un point exact sur l'état de l'industrie automobile en Normandie. Le poids économique de ce secteur est énorme : 60 000 emplois directs dont 34 000 en Haute Normandie et 26 260 en Basse-Normandie. Avec Renault, la Haute Normandie pèse plus lourd dans le secteur des constructeurs. En revanche, les équipementiers sont davantage implantés en Basse-Normandie. »

Après avoir dressé son état des lieux, la CGT engage la deuxième étape de sa démarche. « Puisque l'on nous tient à l'écart des instances de décisions et de gestion, nous allons créer notre propre observatoire économique », indique Thierry Lepaon, secrétaire général du Comité régional. « Contrairement au discours ambiant, nous estimons que cette filière n'est pas en crise. Tout au moins pas celle que l'on veut nous faire croire. Ce n'est pas parce qu'il y a une crise que le patronat effectue des délocalisations et des restructurations. La crise, elle vient de la stratégie patronale qui privilégie les actionnaires ».

Avec son observatoire, la CGT entend suivre au plus près l'évolution du secteur. « Nous voulons savoir combien les entreprises cotisent, combien elles rapportent, combien elles touchent, qu'elles sont leurs politiques de formation. C'est simple, on ne veut plus s'en laisser compter ». Le syndicat va aussi interpeller les préfets de région et les présidents des conseils régionaux. Les deux Comités économiques et sociaux régionaux vont être sollicités pour réaliser leur propre enquête. Une action syndicale spectaculaire aura également lieu avant l'été. « 60 000 ballons de couleurs seront lâchés pour symboliser la puissance de l'industrie automobile dans notre région. » Celle de la CGT aussi.(+infographie)

Jean-Pierre BUISSON.